Comment on en arrive à Violette Leduc...
Je ne me souviens plus quelle fille de ma classe, au lycée, m'avait demandé un jour: "tu as lu Violette Leduc?" -
Et elle m'avait parlé de ce court récit, "Thérèse et Isabelle", publié dans Folio. On se le passait d'ailleurs, "sous le manteau". Car il racontait l'histoire d'une passion amoureuse entre deux pensionnaires. C'était littéraire, voire, poétique, extrêmement métaphorique. Un peu choquant, et en même temps, très hermétique pour une fille de seize, dix-sept ans, qui était complètement innocente (je n'ai pas vécu dans un pensionnat, moi !)
Alors, je me suis "rabattue" sur "La bâtarde". Dont la couverture était moins explicite (je ne la trouve vraiment pas terrible, d'ailleurs, elle trahit la "nature" essentiellement littéraire de ce roman). J'allais en librairie, le plus souvent au rayon des livres de l'Innovation, à "La Bascule", et je prenais le volume en mains. Mais j'avais si peur! Jamais je n'aurais osé ramener ce livre à la maison. Je le prenais en main, je suis même allée plusieurs fois jusqu'à la caisse, et puis, j'allais le remettre en place.
Cela a duré des années. Et puis, un jour, je me suis enhardie (...)
J'ai fini par acheter "La bâtarde", chez Folio, mais doté d'une couverture que j'aimais beaucoup moins. Et d'autres livres de Violette Leduc, "Ravages", "La folie en tête", etc. Et je serais bien capable de hanter les bouquinistes dans l'espoir de retrouver "le" volume qui me plaît, pour en changer o:) Tant l'illustration de couverture, sur un livre, compte pour moi. Mais je ne le ferai point !
A l'époque, tous ces livres ont filé dans le fond de mon secrétaire, derrière des classeurs, tant j'avais peur qu'on tombe dessus. Je n'exclus d'ailleurs pas la possibilité qu' "on" soit tombé dessus.
J'avais, moi aussi, sans le savoir, un "enfer de ma bibliothèque".