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7 août 2012

1976-1977 ou "Le bel Antinoüs"

Un an plus tôt, était-ce la fin de l'hiver, ou le printemps, dans toute sa splendeur? Une de mes amies romanistes m'avait emmenée au séminaire de philologie classique. Elle me parlait toujours de son professeur de grec, qu'elle avait adoré. Je l'écoutais patiemment, je trouvais ça assez drôle (ce qui est aussi drôle, venant de ma part!) J'étais, à ce moment-là, très discrète, voire, très secrète. 

Quant à imaginer qu'un jour jointain, je rencontrerais le fils cadet dudit prof de grec, impensable! Inimaginable! Si on savait !

Donc, nous étions au séminaire de philologie classique - plus petit que le nôtre, plus convivial. Et quelques étudiants potassaient Platon, avant un cours d'exercices pratiques. Nous avions les mêmes professeurs (du moins pour le latin et le grec, hélas!). Et notre quotidien commun, c'était Platon et Ovide, à toutes les sauces... 

Et puis, j'avise un des étudiants, je l'écoute, je l'observe. Il était... Beau comme un dieu ! Grec, bien sûr. Là aussi, nous sommes entrés en contact. Quand? Comment? Je ne m'en souviens plus. Il avait un humour détonnant -lui aussi. Il nous faisait beaucoup rire. Je crois qu'il partageait ma profonde détestation de Platon. Il avait été jusqu'à coller une étiquette "L'homosexuel", sur la couverture de son Budé, en lieu et place du titre du bouquin. Du coup, nous en sommes-nous posé des questions, à son sujet!

Je l'ai donc revu, par hasard, vingt et quelques années plus tard. Je ne l'ai pas reconnu. C'était à Quenast, sur le terrain d'un ami, qui, chaque année, faisait une petite fête où il réunissait des artistes et des auteurs. Le bel Antinoüs était un homme, un homme, bof, un homme quoi. Qui, en plus, parlait haut et fort. Je me demandais ce que ce snob prétentieux venait faire là. Lui, par contre, m'avait reconnue. Et comme le matin, on avait lu deux ou trois de mes poèmes, à la Ferme Rose, je n'étais pas passée tout à fait inaperçue.

Nous avons renoué. Il aimait bien venir chez nous, il me donnait à lire des manuscrits de romans et de nouvelles, qui n'ont jamais été édités, bien entendu. A mon sens, ce n'était d'ailleurs pas publiable. C'était déjanté, bien sûr, mais, en même temps, il y réglait trop de comptes. Il aimait beaucoup Evelyn Waugh. Et un autre auteur anglais, dont j'ai malheureusement oublié le nom. Il me faisait toujours autant rire (je dois vraiment être un bon public o;)

Mais à ce moment-là, avant de subir ma première opération de la nuque, j'avais besoin de distraction.

Et ce n'est pas toujours une bonne chose de tenir table ouverte. Moi, cela ne me dérangeait pas, d'accueillir des amis célibataires, en peine de couple. Mais ça dérangeait d'autres personnes. Donc, passons. Voilà encore un quidam qui n'a fait que passer dans ma vie, et pas pour un bien, et là, je ne peux que me réjouir qu'il en soit sorti très rapidement...

Grandeur et décadence...

Sic transit gloria mundi !

La Roche tarpéienne est près du Capitole, Et caetera, et caetera.

divineantinous

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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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