Le corps courbé...
Le corps courbé plié comme un arbre au vent d'été
Le cou tranché poussé et de côté
Les yeux fermés
Le visage en sueur
Les jambes emmêlées
La chambre murmurante
Les ombres épuisantes
Et la brûlure des corps noués
Les muscles durs tendus et gris
Les paupières ouvertes sur des visions sans nom
Les mains écartelées
les mains en perpétuelle quête
Les pieds battant l'air de mouvements
Le corps intime et l'être ouvert sans réticence
Les sens en éveil
La quête de mots pour repenser le sexe
Sans pouvoir dire
Tant de plaisir
L'élasticité du baiser
La langue et le palais gorgés de feu
Le faîte du plaisir et les cris baîllonnés
Le lac sans fond de la nuit
Les grottes d'où coule un goût de sang
La détente et puis la tête qui se libère
A la fontaine m'en allant promener ...
Les mains la laissent aller
Tandis que l'heure sonne minuit
La chambre sombre dans l'océan
Et le lit cesse de tourner
La lumière s'éteint
Les draps s'immobilisent
Les amants se séparent
Leur monde a cessé d'exploser.