Demain...
Non pas "demain dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne" ... Encore que si, demain, 1er novembre, jour de la Toussaint (fête de tous les saints, ce que semblait ignorer un présentateur ignare, un de plus, de RTL TVI), dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne, donc, les nouvelles mesures de dégressivité des allocations de chômage prendront cours.
C'est Charles Michel qui sera content ! Lui qui applaudit les budgets pour "ceux qui se lèvent tôt" ! Et pour les "travailleurs" (pas les ouvriers de Ford Genk bien sûr, plutôt les professions libérales, car je n'ai jamais entendu un seul libéral se soucier des ouvriers...) Les autres, tant pis, quand ils perdent leur boulot à 45 ans, qu'ils sont donc trop vieux pour retrouver du travail, sauf s'ils sont dans un créneau où l'on manque de bras, mais c'est rare, eh bien, ils seront touchés de plein fouet par cette nouvelle situation.
Les pénalisations, en matière de chômage, c'est comme les bombes pendant la guerre, cela tombe au hasard, sans tenir compte des cas particuliers. A l'époque où j'étais au chômage, où j'avais été "prise" dans le collimateur des contrôles, j'avais supplié qu'on me laisse continuer ma réinsertion professionnelle dans l'asbl où je m'étais inscrite. Bon, d'accord, cette asbl ne faisait peut-être pas grand-chose, mais sa raison sociale était d'aider les personnes sans emploi qui avaient eu des problèmes de santé -sans leur mettre la pression. La pression, je l'ai eue, et les contrats avec l'ex-Orbem mentionnaient pourtant des possibilités de soutien psychologique, yess ! Je n'en ai jamais vu la couleur.
En somme, la préposée qui s'occupait de mon dossier m'a laissé le choix : ou retourner dans l'enseignement, et, à Bruxelles, me coltiner les problèmes de drogue et les remplacements de remplaçants de remplaçants, ou quitter Bruxelles et aller vivre en Wallonie -à cause du néerlandais.
Tout ce système autour de l'emploi (l'EMPPWA, comme disent les libéraux, ceux qui ont pour spécialité de scier les branches sur lesquelles on est assis, en se disant que le voisin tombera avant vous), n'a pas de sens. Et ceux, qui, à 50 ans passés, pourraient offrir leur savoir-faire, n'ont pas la moindre idée des pistes à suivre pour ce faire.
Pour moi, ce libéralisme pur dans lequel on vit, avec la pression de l'Europe -et ce n'est pas de cette Europe-là que j'ai rêvé- c'est simplement du consumérisme. Du consumérisme d'êtres humains, et des ressources naturelles. C'est le laissez-faire et, de préférence, le laissez-faire n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment.
Conclusion, je ne me reconnais dans aucun parti politique... Mais il faut bien voter -surtout depuis qu'on a le vote électronique.
Bon, de toute façon, j'ai 55 ans, je ne suis d'ailleurs pas au chômage, je ne sais pas si j'ai seulement imaginé ainsi ma fin de vie professionnelle, quand j'avais trente ans et que je courais travailler -par tous les temps- au quai des Usines, dans l'ancien familistère Godin... Et puis, quand je rentre de ma séance de kiné, à travers les avenues genvaloises et qu'il fait beau, bleu, ensoleillé et qu'il fait 12°, je trouve alors que c'est vraiment beaucoup plus gai que Bruxelles...
Ce qui veut dire que pour le moment, je suis plus ou moins en équilibre sur ma branche.
Le tout, c'est d'y rester, et qui peut jurer que je vais y rester ?