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30 juin 2012

L'amie de Madeleine (2)

Madeleine avait une amie - aussi brune qu'elle était blonde, qui avait commencé des études de Lettres en même temps qu'elle.

Madeleine (je l'ai su par la suite) aimait plutôt la linguistique, et Danielle, fille d'un écrivain belge reconu, petite-nièce d'un autre romancier belge tout aussi célèbre, -et tous deux académiciens- était une littéraire.

Nous nous sommes trouvés réunis - quatre jeunes, de treize -pour la plus jeune, c'est-à-dire, moi- à vingt-et-un ou vingt-deux ans, dans une chambre du Borgo Pinti, à Firenze, en Italie, l'un ou l'autre après-midi d'août 1971.

Un an plus tard, alors que je m'apprêtais à entrer au Lycée Royal d'Ixelles, Madeleine m'a écrit une de ces rares lettres (que j'ai conservées précieusement), où elle m'expliquait que son amie avait fait son stage de futur professeur dans ce même lycée, considéré à l'époque comme l'école pilote par excellence, pour l'enseignement rénové.

Des années après, je suis entrée en philologie romane, à mon tour. Après avoir hésité entre bien des options. Choix finalement mûri au terme de mes années de lycée. Quoique! A douze ans, je m'étais prise d'une telle passion pour le latin, que j'avais déjà pensé à ce moment-là, devenir prof. Et avant cela, quand je ne voulais pas être "maman" ou "écrire des histoires illustrées pour les enfants", je pensais devenir... Institutrice!

Revenons à Madeleine et à Danielle. Danielle travaillait comme assistante à l'université. Lorsque je me suis fait connaître, nous avons échangé quelques mots, et la question que nous nous posions l'une l'autre -toujours la même- revenait, obsédante : que devient Madeleine? Où est-elle? Que fait-elle? Pourquoi ne nous donne-t-elle plus signe de vie? Car nous n'avions plus aucune nouvelle d'elle. Pour moi, c'était compréhensible. Qu'étais-je, à ses yeux? Pour de multiples raisons, je ne pouvais pas représenter grand-chose.

Et Danielle, sa contemporaine, était dans le même silence, depuis qu'elle s'était mariée.

Et pourtant, comme nous l'aimions...

J'ai terminé mon "régendat littéraire" à l'Ecole normale de l'Etat. Enfin, de l'ex-Etat belge, puisqu'aujourd'hui, on vit en "Communauté française ou Communauté Wallonie-Bruxelles". (Soupir !) - Danielle y a été professeur, un bref moment - sans doute à l'occasion d'un remplacement. Nous nous reconnaissions, nous nous parlions, nous nous reposions la même question, avec toujours la même réponse: non, je n'ai pas de nouvelles d'elle.

Et, à l'issue de mes deux années, alors que je venais d'obtenir une mention, elle m'a dit: tu devrais retourner à l'unif, recommencer la philologie romane, pourquoi n'y retournes-tu pas ?

Si j'avais su, j'y serais retournée, peut-être pas en philologie romane, mais plutôt en journalisme. Ou alors, j'aurais pu retourner en romane, mais y apprendre l'italien, au lieu de m'échiner vainement sur l'espagnol. Je n'étais pas sûre non plus que "faire le journalisme" amenât forcément au Soir ou à la RTBF, et à l'époque, je n'imaginais même pas faire l'histoire de l'art, où j'aurais cependant rejoint plus vite ce qui me passionne aujourd'hui. On peut me dire ce qu'on voudra, et même si j'ai eu un magnifique diplôme, Danielle avait raison, ma vie professionnelle cahotante l'a démontré, j'aurais dû, sans doute, sûrement, ou pas, biffez les mentions inutiles, y retourner...

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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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