Contraste
Il ne parlait jamais beaucoup. Mais je l'ai plutôt connu souriant. Il pouvait avoir un regard tout à fait souriant. A un tournant de ma vie, je ne dirais pas que je l'ai mieux connu, car il se livrait peu, mais il me souriait joyeusement, chaque fois que nous nous voyions. Il était plombier. Jeune, il circulait dans Bruxelles à bord de sa Vespa. Il faisait des réparations chez nous et des travaux de ... Plomberie. Il portait un bleu de travail, il fumait (je crois...), il avait les mains noires du métier. Sans sa boîte à outils, il était malheureux.
Et il buvait son café avant de repartir chez lui.
Je me souviens d'une longue saignée dans la maison, de haut en bas, ou plutôt, de bas en haut, pour amener l'eau au deuxième étage. Il était accroupi sur le palier du premier étage et je lui demandais: "oncle François, pourquoi tu fais ceci, Oncle François, pourquoi tu fais cela comme ça?" Lentement, en cherchant un peu ses mots (car il était d'origine néerlandophone), il tentait de m'expliquer son travail.
Il est parti comme il a vécu, silencieusement, discrètement...
(...)