"Jadis et naguère" (Verlaine)
Jadis, elle n'aurait pas pleuré. En 1981, elle n'a pas pleuré. Du tout.
Mais il y a des moments comme ça, où l'on pleure. On ne sait pas trop pourquoi. Parce que le temps a passé, qu'on a vécu, et qu'on sait ce que c'est que l'arbitraire, l'injustice, la course à l'abîme.
Et qu'une lueur d'espoir, dans tout ça, ça fait du bien. Ca fait aussi un peu mal. Un mal qui fait du bien, allez comprendre!
Alors, le rhume, la toux et la conjonctivite ont bon dos. Ca permet de pleurnicher le nez dans son mouchoir. On pleure parce qu'on est heureux, soulagé, parce que depuis tant d'années, on voit l'Europe sombrer dans le néo-libéralisme, et on se dit qu'on commençait à désespérer.
On aimerait avoir la tête plus politique, et mettre la main à la pâte (plonger ses bras dans la "merde et dans le sang", je crois que c'est Hoederer qui disait ça dans "Les mains sales"), mais on ne sait qu'écrire.
Alors, voilà ...