Jean Ransy, artiste belge
C'est Xavier Canonne que j'étais allée voir à La Louvière, quand il y travaillait encore, pour l'interviewer sur Jean Ransy et les deux fresques peintes pour la Maison du Peuple de Quenast.
Depuis, Xavier Canonne est devenu conservateur du musée de la photographie, à Charleroi.
Il existait, à ce moment-là, une monographie (que nous avions sous le bras), qui avait été écrite par un artiste, professeur à l'Académie (Igor Swyngedeau, qui a été son élève, ainsi que celui de Claude Lyr... Et professeur de gravure, mort en 2008).
J'ai vu ces fresques entre 1997 et 1999, je les ai photographiées... Elles sont peu connues.
Mais je n'ai plus les photos malheureusement. Elles avaient été peintes pour les ouvriers carriers. Sur l'une, c'était le monde ouvrier avant le socialisme, avec la misère, comme corollaire, l'ignorance, la criminalité, etc. et l'autre célébrait le monde ouvrier après le socialisme: avec le progrès, la santé, le travail, l'instruction, la sécurité sociale, etc. J'ai un souvenir de salle bleue, avec une lumière, et une fenêtre ou une porte entre les deux fresques.
C'était bien beau tout ça ... Jean Ransy devait être un homme de progrès, un humaniste et un idéaliste. Il avait émis le souhait de léguer son oeuvre à la Région wallonne, ce que sa veuve, Irène Ransy, a fait. Ce qui explique qu'un copain (quenastois d'origine), et moi, étions allés rendre visite à X. Canonne.
(c) Autoportrait de Jean Ransy,
présenté grâce à un accord entre la Région wallonne et l'asbl du château de Trazegnies.
Il est né à Baulers en 1910 et mort à Jumet en 1991. Je ne sais pas s'il est surréaliste ou oniriste (comme le souligne la notice, hyper succincte de Wikipédia), mais il a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, (apparemment, de 1924 à 1931), chez Constant Montald et Henri Van Haelen (que ma mère a aussi eu comme professeur, avant Aimé Stevens).
Qu'est-ce qu'elle me disait toujours, à propos d'art, de musique, de littérature? "Beaucoup d'appelés, peu d'élus"... Et je n'étais pas d'accord, je pensais déjà qu'il n'y a pas d'élu - ou d'élue, mais surtout beaucoup de travail. Evidemment, je pensais au travail de création, je ne pensais pas au douloureux démarchage qu'on doit accomplir pour se faire connaître. Et ça, oui, c'est très difficile, et long, et dévoreur de temps et d'énergie.
Henri Van Haelen a été professeur de dessin à l'Académie de 1921 à 1944. Ma mère m'a raconté qu'il est mort d'une crise cardiaque pendant ou après un bombardement (et de fait, il est mort à Schaerbeek, en 1944 - ce qui semble corroborer cette information).
Nicolas de Staël a eu aussi Henri Van Haelen comme professeur.
Très peu d'illustrations d'Henri Van Haelen sur la Toile (c'était un dessinateur et graveur plutôt néo-classique), et vu l'époque, c'est... Un peu académique.
Henri Van Haelen, Jeune fille, fusain et craie.
Nicolas de Staël, il ne faut plus le présenter, évidemment, on lui consacre une expo à l'ULB, au mois de mai 2012, sur le thème de son passage à Bruxelles (à la salle Allende), là, j'irai c'est sûr !
Jean Ransy a été également professeur à l'Académie. Il a sûrement succédé à Anto-Carte, qui y était prof de peinture monumentale pendant la guerre (et la classe de peinture monumentale se trouvait à côté du local de dessin... Que d'heures déterminantes j'ai passées à arpenter les couloirs de cette Institution, en voyageant d'atelier en atelier! )
Jean RANSY, la Ville endormie
(c) Iconographie et Art moderne, Christian Bodiaux,
MEMOIRE, La Lettre Mensuelle de l'UCL de 2002.
CITATION: "(...) Jean Ransy (1910-1991), élève de Montald, pratique un symbolisme aux confins du surréalisme. La Ville endormie... met en œuvre l'héritage de la Renaissance italienne, florentine en particulier. Tout le tableau est construit à partir de modèles anciens, réaménagés.(...)"
Mais ce qui est important, outre le style si particulier du peintre, et l'inspiration italienne, (ou antique?) ce sont ces masques de plâtre. En réalité, je sais qu'il représentait volontiers ces figures -comme d'énormes masques de théâtre antique, et des colonnes brisées- inspirées d'un sculpteur -hennuyer lui aussi- ami du peintre, mais dont j'ai une fois de plus oublié le nom, et il me faudrait beaucoup de temps de recherche pour le retrouver...