Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes reflets
Visiteurs
Depuis la création 30 034
Newsletter
2 mars 2012

Sur le thème de l'île déserte

Ecrit pour les Impromptus littéraires:

"Pourtant, elle ne s’est pas mariée un vendredi, elle. Mais il pleuvait. Mariage pluvieux, mariage heureux ai-je peut-être entendu quelque part. Rien n’est plus faux. Et puis, ce n’est pas vrai, son mariage n’est pas désertique, même si l’assistance n’est pas nombreuse, car l’Hôtel de Ville et la Grand-place de Bruxelles regorgent de monde. Et comment oublier cette mariée au bouquet en forme de longue croix orange et verte, et qui ronchonnait dans la salle gothique ? « Déjà ! » t’exclamais-tu…

Parce que l’enchaînement des festivités pour sa noce accumulait du retard.

« Ou cela que furibond faute »

Et si l’on se mariait sur une île déserte, celui-ci aurait-il plus de longévité ? Ou durerait-il encore une moyenne de quatorze années, si tant est qu’on reste quatorze années sur une île déserte ? L’île déserte est le lieu du désenchantement et du courage, son mariage fut un lent désenchantement et chaque jour, il lui fallut réinventer le courage. Pour avoir juste un peu de courage. Celui de continuer jusqu’au naufrage, comme quoi, l’île déserte peut parfois précéder le naufrage. Et non l’inverse.

« A la nue accablante / Tu »


***


L’histoire de mon orage est un engloutissement.

« Le flanc enfant d’une sirène »

Et si je m’étais mariée sur une île déserte, pour rester dans le thème, mais l’exporter ailleurs, aurais-je eu des pivoines dans mon bouquet ? Ou au contraire, toute en tenue d’Eve, me serais-je vêtue d’un gigantesque ananas, de feuilles de bananier, de goyaves et de cristophines ? Et puis, aurais-je bombardé les invités-palmiers de copeaux de noix de coco à la place de riz long grain ? Après tout, la tradition se peut respecter partout.
Il n’est pas jusqu’à Vendredi, qui ne finira par débouler dans cette île-là, comme singes, loutres, caïmans, perroquets, toucans et martins-pêcheurs, dans la campagne de Maldonado, pour nous faire exploser de tous côtés, à la manière de fusées de détresse sur une flûte de la Royale…

« Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
(…) Abolit le mât dévêtu »

paul_bril

Paul BRIL, le port, (1617) - (c) galerie des Offices, Florence.

Publicité
Commentaires
P
Wouahhh ! C'est une belle prolongation sur le thème, en mode mallarméen, pour un Mallarmé que nous aimons tous deux...
C
Cette île déserte n'existe pas puisqu'un tartare comme moi perdu sur cette île ferait qu'elle n'est plus déserte. Et puis seul, qu'y pourrais-je échanger? Des tartes aux pommes comme les dames que l'on rencontre dans les SEL(s)? Et puis si "vendredi" ne m'accompagnait pas, il manquerait un jour de la semaine... Une semaine sainte donc. Que faire face à ce PAC(te) manqué? <br /> <br /> A la nue accablante/ <br /> <br /> J'en "vit" fou de bacchantes/<br /> <br /> Mordorées en pulpe de mangues...
Mes reflets
  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité