Lectures orientales (et occidentales) comparées...
Je voudrais faire ici une lecture comparée de trois livres... (Pour commencer!)
"Le testament" de Nevil Shute ("A town like Alice") - ou l'histoire de Joan Paget, jeune secrétaire britannique, bloquée en Malaisie, durant la guerre du Pacifique, qui, à la suite d'événements inopinés, émigre en Australie, dans le Queensland. Un livre que j'ai adoré, et relu plusieurs fois -peut-être pas dix fois, mais pas loin- car en dépit de la mode des PAL, des LAL et des LAR, que je trouve parfois bizarre, sur les blogs de lecure, je continue de lire (et de relire), selon ma fantaisie...
"Le testament", pour moi, c'est un must... Il y avait eu un feuilleton télévisé de la BBC, dans les années 90, tourné d'après le roman. Je n'en ai vu que le dernier épisode, mais lorsque j'ai trouvé le livre chez des amis, je l'ai feuilleté, ça m'a plu, et c'est devenu un de mes livres-phares.
J'ai d'ailleurs copié un passage du roman dans un mien cahier de "pensées" (bien que je ne sois pas très "pensées") et d'extraits de romans, essais, livres de poésie, que j'ai aimés particulièrement. C'est celui où Joan Paget apprend, lors de son retour en Malaisie, que le prisonnier australien, Joe Harman, qu'elle croyait mort, a quasi miraculeusement réchappé du supplice -atroce- auquel les soldats japonais de Kuala Lumpur l'avaient condamné, et ce, pour un vol de poulets.
Ensuite, vient"Pivoine", de Pearl Buck.
J'ai trouvé ce volume du Livre de Poche dans le bac d'un bouquiniste, quelque part, en France. Je n'avais lu que "Vent d'est, vent d'ouest", de Pearl Buck. Et là, j'ai naturellement été attirée par le titre. Je rentrais à Bruxelles en tgv, je l'ai lu pendant toute la longueur du trajet, avec mon sac sur mes genoux, dans le vague parfum d'un thé aux marrons que j'avais acheté le même jour...
"Pivoine" se passe en Chine, dans une famille de notables, riche, mixte, chinoise et de religion juive. Ainsi, le livre débute avec les préparatifs d'une fête de la Pâque, le soir du Séder, il y a une synagogue qui tombera en ruine, un rabbin qui meurt de chagrin, une belle fiancée assassinée, un fils indigne, un mariage sans amour, mais pas sans folie, et la jeune esclave, Pivoine, amoureuse du fils de la maisonnée - et qui, en dépit de son illégitimité totale, parvient tout de même à tirer les ficelles des destinées de ceux qu'elle aime.
Enfin, ma dernière découverte (qui m'a été prêtée par la Rose), "Une odeur de gingembre", d'Oswald WIND (1913-1998) écrit sous forme de journal intime et de lettres. Le journal et les lettres sont rédigés par Mary Mackenzie, jeune écossaise promise à un attaché militaire britannique, depuis le voyage en mer et l'arrivée de l'héroïne en Chine, en 1903, dans le quartier des Légations de Pékin -encore traumatisé par la guerre des Boxers...
Jusqu'à son départ du Japon, en 1942... Après avoir vécu à Tokyo et Yokohama (ville particulièrement dévastée par le grand tremblement de terre de 1923, de "Kantô" - assez comparable, semble-t-il, à celui de Kobe et de Fukushima...) - J'ai adoré, bien que ce livre laisse plus de questions que de certitudes. Pour le moment, je compare mon ressenti avec des critiques trouvées sur les sites de livres sur internet (beaucoup d'étoiles, en général...) et je creuse un peu un domaine que je connais mal: la révolte meurtrière des Boxers, (qui a inspiré le film "Les 55 jours de Pékin", que j'avais vu enfant et franchement détesté), le Pékin colonisé, (Beijing, aujourd'hui...) et l'histoire du Japon sous l'ère Meiji.
Et puis, il y a la situation des femmes mariées -aussi atroce en Angleterre et aux colonies qu'au Japon...
Pékin en 2006, dans le quartier des Légations.
Le port de Yokohama aujourd'hui ...
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Et si je voulais être complète, je parlerais encore de deux autres romans, pas forcément extrême-orientaux, sauf pour l'un, "Les nuits de Bombay", de Louis Bromfield, qui se passe en Inde, avec tous les défauts inhérents à un certain type de roman américain... et "Une fille formidable", de Mary Wesley, qui se passe en Angleterre, là, mais également pendant la guerre, pendant le Blitz, à Londres et à la campagne...
Et si j'en arrive au Blitz, il y a encore "Amour d'hiver", un sinistre roman de Han Suyin, et, et, mais je vais m'arrêter là ...