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25 janvier 2012

Le voeu de Gisela

 

J'avais écrit ce texte pour une consigne de site d'écriture... Mais il suscite peu de réactions. C'est un peu décevant. Alors, je le retire et le mets plutôt dans mon blog. Peut-être est-ce moi qui suis fatiguée en ce moment (l'hiver est trop long), bien que parfois, je me demande pourquoi j'écris encore sur la Toile... Enfin, ce n'est pas nouveau comme questionnement! Du temps de Pivoine Blanche, c'était une vraie torture. Un jour, j'ai décidé d'être plus indifférente et du coup, j'ai créé un blog privé... Sans doute vaut-il mieux peu de lecture mais de qualité...

C'est un texte sur la fondation de l'Abbaye de la Cambre, à Bruxelles.

***

"J’ai planté un arbre au milieu d’un désert de pierres.

Mais non, c’est une image. Au contraire. Je me suis rendue, au bout d’une longue promenade, en un lieu béni de Dieu. L’air odorant et vif, les nuages courant rapidement dans le ciel d’un bleu presque indigo et la douceur du temps m’ont poussée, une fois de plus, à cette promenade matinale.

En remontant le cours du Maelbeek, aux eaux si pures qu’on en tire une bière mousseuse presque transparente; en contournant les étangs et leurs habitations, chaumines et auberges qui jouxtent la route; en se rapprochant de la source, on atteint vite un joli sous-bois humide. Le sol est jonché de plumes d’oiseaux, ce qui a donné au ruisseau son doux nom de « Pennebeek ». Mon ruisseau de plumes. Je me suis agenouillée, au milieu des feuilles mortes de l’automne dernier, fines gaufrettes craquantes, dans la tiédeur de ce matin d’avril, et j’ai contemplé la nature.

Les aulnes blancs, les bouleaux argentés, les saules pleureurs, les buissons d’aubépine et le sorbier mettent un peu de leur dentelle claire dans le paysage. Certes, en hiver, il fera venteux ici, mais en été, il y fera frais. Et nous ne manquerons pas de bois. Autour de moi, il y a abondance de pousses de jonquilles, qui céderont la place au muguet de mai et à la somptuosité violente des iris de juin. J’y vois déjà la floraison des simples dont je ferai un jour un jardin médicinal. J’y sèmerai la sauge, remède universel, de l’achillée millefeuille, de l’armoise et du lys. De la verveine, de la guimauve officinale, pour soigner les maux de dents, et l’angélique des marais, qui protège de la peste. Sans oublier des jonchées de violettes.

Je sais aussi les pierres éparses, dans toute la région, je sais les tailleurs de pierre, les maçons, toujours en chemin, les charpentiers, les menuisiers et les sculpteurs de métaux. Je sais désormais qu’à Villers-la-Ville, au Monastère, on m’aidera à réaliser mon vœu le plus cher, celui de fonder mon oratoire… Le Père Abbé me l’a promis. Peut-être que mon oratoire, dessiné par un Frère aux mains de bâtisseur, deviendra-t-il une église digne de ce nom, dont la voûte rappellera le toit des bois et de la forêt toute proche. Je l’appellerai "La Chambre de Notre-Dame"

Et il y aura enfin, adossée au paysage, une petite maison pratique, à la charpente fleurant bon le bois frais, au toit de chaume ensoleillé, pour accueillir les sœurs qui voudront bien s’associer à mon œuvre.

Et tous ceux qui, un jour, viendront frapper à l’huis de notre monastère."

 

ixellesflagey

"Mon" vieux village d'Ixelles...

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Commentaires
A
Michel Peyramaure, le nouveau roman "naturaliste". Quelques auteurs écrivent des romans de terroir de ce style mais je ne les ai jamais lus. Mon père avait découvert ce genre à la bibliothèque et s'était mis à le rechercher systématiquement. Peut-être parce que cela lui rappelait un livre offert par sa grand-mère (la chemisière), lu et relu par lui comme par moi, et qui s'appelait "Petits Paysans d'Autrefois".
P
Non, je ne connais pas le roman dont tu me parles (ni l'écrivain). pour le moment, je suis plongée dans Michel peyramaure que j'aime beaucoup. Il écrit des romans pris dans une veine régionaliste, naturaliste, dans une écriture à la fois très classique, et pleine de mots du terroir. J'aime beaucoup !
P
Oh, tu sais, j'aime l'histoire ! C'est tout de même ma deuxième passion ou à peu près... Oui, entre nos aïeules et nous, il y a d'immenses fossés (que les sociologues qualifient d'épistémologiques). C'est pour cela que je trouve l'étude de l'histoire intéressante. Le phénomène de capillarité sociale (vers le "haut" socio-économique) a permis à nos aïeux (descendants) de passer du travail itinérant à un travail fixe, mais souvent comme domestique, dans les villes, et parfois, en pouvant faire des études, les uns ou les autres permettent à leurs enfants d'accéder à d'autres métiers qu'ouvrier ou policier... Les mentalités évoluent plus lentement, mère(s) et grands-mères étaient couturières, régentes ménagères, employées dactylographes, on ne les destinait pas à autre chose, le mariage étant de toute façon un but en soi (même pour celles qui n'aimaient pas ça!) Je pourrais écrire une somme là-dessus. C'est un hasard qui m'a fait connaître des tas de données sur ma famille (jusqu'en 1830 à peu près), j'ai complété par des recherches dans le cadre de mes cours d'urbanisme (trouver sur un vieux plan cadastral la parcelle exacte où mon arrière-grand-père est né, alors que cette portion de rue a été dévorée par le Passage 44). Pour moi, vie des villes et vie des gens est tellement liée !
A
C'est intéressant d'en savoir autant sur tes aïeux. Je pourrais moi aussi me pencher un peu sur mon arbre généalogique. Mais à tort ou raison je ne suis pas très attirée par le passé. Je me sens si différente de ces personnes qui ne devaient pas avoir une sensibilité artistique très développée par exemple, ni des idées très ouvertes. Enfin je peux me tromper, et serais peut-être très étonnée.<br /> <br /> Je viens d'envoyer mon texte pour "En vos mots". Je pense que tu l'aimeras. Il est plutôt féministe. Il m'est venu comme ça en regardant le tableau. Mais as-tu lu le très beau roman de Frédérique Deguelt "La grand-mère de Jade"? En cours d'écriture je me suis rendu compte que je m'en étais laissée un peu inspirer.<br /> <br /> J'espère te lire toi aussi bientôt, chère Pivoine, au Défi et/ou chez Lali. Et aussi ici bien sûr. C'est toujours un si grand plaisir. <br /> <br /> Douce nuit!
P
En fait, chaque époque a ses avantages et ses inconvénients. Nous avons bénéficié de progrès considérables, sur le plan de la santé, de la cohésion sociale, de l'amélioration des conditions de vie. La sécurité sociale est ce qui a permis à l'Europe de vivre en paix depuis 1945 et en même temps, regarde ce qu'il se passe, on est en train de tout détricoter. lentement, mais sûrement. Et qu'on dise le contraire est un mensonge. Et puis, on le paie aussi écologiquement. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais il y a (à mes yeux) une espèce d'ivresse à se demander: comment sentait, que ressentait mon arrière-arrière-arrière grand-mère, celle qui a quitté la petite ferme familiale, dans la région de Malines, pour se "placer" à Bruxelles? C'est là le mystère que j'aimerais percer. Elle a donné naissance à un garçon en 1860, et au plus fort d'une des plus terribles épidémies de choléra, à Bruxelles, en 1866, elle s'est pourtant mariée -et son mari a adopté et légitimé son fils... N'est-ce pas extraordinaire? Voir comment les gens vivaient dans l'histoire, parfois -souvent- ils étaient broyés, mais c'est encore le cas, autrement, aujourd'hui. <br /> <br /> <br /> <br /> Je n'en finirais pas d'épiloguer là-dessus !
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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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