La plateau mosaïque
C'est comme un bouquet foisonnant qu'on poserait sur la table.
C'est comme une myriade de cailloux colorés et de vaisselle rompue qu'on appliquerait sur la vie.
La table serait de bois naturel, évidemment, d'un bois fraîchement équarri qui sent bon sa forêt.
Et même s'il y a des tables qui, avec l'âge et l'antiquaille, deviennent bancales. Que les griffes et les coups de canif ont profondément entamées.
Il y a des tables de cuisine, de salon, de salle à manger où l'on dessine, où l'on travaille, où l'on lit, où l'on épluche des pommes de terre, des panais, des carottes et des pousses de poireaux.
Il a a aussi des tables de peintre, serties dans des pièces verdoyantes ouvertes sur la joie d'un jardin.
Ô Pierre Bonnard à Paris...
Et des tables pour poètes où se promène un chat comme dans l'imaginaire somptueux et maudit de Charles Baudelaire.
Il y a des tables à thé, à café et à tric-trac. Et puis des tables de collection. Pour des collections de chouettes, de canards, de porcelaine, de cartes postales, d'esquisses griffonnées sur des carrés de papiers.
Et puis des tables où rassembler les amis, les visiteurs, les copains, les élèves et les affamés d'amitié.
Enfin, il y a la table du jardin en été, où l'on pose simplement un bouquet d'anémones sauvages.
Où l'on respire.
" Anémones et femme - en bleu "
Matisse.