Cependant, au fur et à mesure que la soirée s’avançait – et l’on dansait de bon cœur – la fixité de son attitude, toute de réserve et de mutisme, son air lointain, vaguement ennuyé, sa raideur, tout cela déçut la compagnie présente – et principalement bien sûr, les jeunes filles toujours en quête de danseurs. Vers la fin de la soirée, pour tout l’or du monde, on n’aurait pu consentir à lui reconnaître un charme quelconque en regard de son ami, ce « bon » Mr O’Feilgen.

C’est ainsi qu’il rebuta une des plus jolies danseuses de l’assemblée, (déjà pourvue d’une sœur aînée, à la grâce encore plus éclatante, et d’une sœur cadette, épouvantablement évaporée). Miss Lilian de Sourzy devait être âgée d’environ dix-huit à vingt ans, était assez simplement mise, et, lorsqu’il avait croisé le regard brun, mutin et pétillant de la jeune fille, il l’avait vue rapidement lui dérober son regard. Ostensiblement, alors que la danse qui débutait aurait dû les rapprocher, il s’éloigna, en assurant à son ami que décidément, il ne goûtait que médiocrement la corvée de faire danser de la graine de vieille fille… Venue vraiment d’on ne sait où. Ce faisant, il ne pouvait imaginer qu’il avait froissé la fierté de Miss Lilian, aiguisé l’alacrité et l’ironie naturelle de son caractère et son désir de le provoquer en retour, d’en faire une cible de choix – dès qu’elle en aurait l’occasion.

Et par là de le faire souffrir plus qu’il ne pouvait le concevoir, et d’une manière qu’il ne pouvait à ce moment-là même imaginer …

Alors, voyez-vous de quel auteur - grand auteur - il s'agit ???