De l'amnistie...
Mardi soir, j'ai regardé un documentaire fort intéressant, de la même facture (et du même réalisateur) que la série "Apocalypse" (sur la guerre 40-45, diffusée à la télé il y a un an et demi à peu près), à savoir "L'Occupation intime".
Soit un documentaire colorisé sur les rapports "intimes" ou socio-culturels dira-t-on entre la population civile française (personnes lambda, artistes, anciens résistants, femmes ayant fréquenté des soldats allemands) et l'occupant. Il y avait des images ou des témoignages "chocs". Pour moi, le plus marquant, c'est Benoîte Groult admettant publiquement un certain anti-sémitisme dans sa famille (mais comment peut-on être anti-sémite ?) Et l'émotion manifeste du chanteur Gérard Lenormand, fils d'une française et d'un militaire allemand.
Pour ce qui est de l'anti-sémitisme, ma question est purement rhétorique, bien sûr. Je sais (pour l'avoir étudié) comment tout cela s'est orchestré, depuis l'Antiquité. Et pourquoi et comment cela existe encore et toujours, hélas. De même que la xénophobie, le racisme, une certaine forme d'anti-communisme, l'anti-maçonnisme, etc. etc.
Suivait une émission-débat sur cette question récurrente de l'amnistie (en Belgique) des anciens collabos, réclamée régulièrement par les nationalistes extrémistes flamands (c'est-à-dire, le Vlaams Belang). Les interventions étaient intéressantes et les arguments (contre) l'étaient aussi.
Mais ce que j'ai envie de livrer ici, dans cet espace, c'est la certitude que j'ai eue après, en réfléchissant à tout cela. A mes yeux, l'amnistie est impossible. Elle n'a pas de sens. Il ne devrait même pas être question d'argumenter. Argumenter, c'est reconnaître que quelque chose de l'ordre de l'oubli ou du "pardon" - civil et politique - est possible. Rien que cette idée est odieuse. Mais quand bien même ceux qui réclament la chose arriveraient un jour à leurs fins (tout est hélas, à envisager...) rien ne pourra jamais effacer le crime de guerre, les crimes de cette guerre-là, la collaboration, c'est-à-dire la trahison, la délation, le fait d'avoir pactisé, ne fût-ce qu'un fifrelin, avec une idéologie dont l'essence et le but étaient l'anéantissement total des peuples occidentaux (et d'Europe du Nord, centrale et d'Afrique du nord, etc.)