Qu'est-ce que l'art contemporain?
Me suis-je demandé (presque) toute la journée...
On pourrait répondre par une réponse simple, évidente... C'est l'art... Qui nous est contemporain (ici et maintenant).
Ce n'est pas vraiment, je pense -je fais l'innocente ici- ce que l'on veut exprimer quand on parle d'art contemporain. Peut-être -sur la ligne du temps- est-ce ce qui commence après 1945? Ainsi, Nicolas de Staël (que j'adore), est-ce de l'art contemporain? Ou de l'art moderne? En tout cas, il est innovant. Mais comme il meurt en 1955, à mon avis, on le classera plutôt dans l'art moderne.
Ceci dit, j'ai eu un cours d'histoire de l'art dont un chapitre touchait l'art contemporain. C'était d'ailleurs très passionnant (à part deux ou trois petites choses gênantes). L'ennui, c'est que je l'ai abandonné après le mois de janvier 2009. Mais peut-être n'est-ce pas très intéressant d'énumérer x artistes contemporains? L'essentiel, c'est un argument que j'avais tiré de ce cours, pour discuter avec mon professeur de peinture de l'époque, qui ne voulait pas de séparation nette dans les tableaux ou portraits, etc. Or, chez quelques peintres que nous avions étudiés, il était question de ligne séparant des couleurs différentes...
Genre Louis Morris, Delta Thêta (1) ou Alpha Epsilon (2) (a-t-il décliné tout l'alphabet grec?) :
Bref, tout ceci pour dire que j'ai eu la drôle d'idée d'envoyer ma candidature à l'expo d'ensemble annuelle de Vertige, près de chez moi, rue de Veeweyde. C'est une drôle d'idée, parce qu'il y a deux ans, j'ai envoyé une peinture et elle a été refusée. De toute façon, j'avais eu une mauvaise idée. J'avais fait un nu à l'acrylique (de 1m x 80) en interprétant un croquis fait chez Graphite et, naturellement, je n'avais pas marouflé la toile, que j'avais simplement fixée sur un panneau de bois, dont j'avais peint les bords. Et en plus, je m'étais trompée dans une main et j'avais dû faire de sacrés repentirs, bref, un désastre.
Les nombreuses discussions que j'ai depuis deux ans et dès avec x personnes sur l'art, le dessin, le côté artisanal de l'art, mes longs moments de réflexion sur le sujet (j'ai le temps puisque souvent, je ne fais rien à part glander dans des coussins de divan...) m'amènent à me dire que si je présente un travail, je bannis le paysage, la nature morte, le nu, le portrait, peut-être même la peinture, mais alors, que faut-il faire? Que faut-il garder? Suis-je mauvaise parce que je suis novice en tout, et donc, ne dois-je pas apprendre, encore et encore? Dois-je continuer à suivre des cours de dessin? Puis-je considérer que je sais dessiner ou bien ai-je appris, finalement presque malgré moi, car je continue de penser dur comme fer que je n'étais point douée?
Autant de questions sans réponses.
Ce que je vois en matière d'art contemporain m'amène à me poser des questions. Faire des installations, d'accord. Mais je ne me vois pas sciant le barreau d'une de mes chaises (encore que j'en aie pas mal de bancales!) - peignant ça en une couleur et allant porter ma chaise brisée à la galerie (encore que, c'est peut-être une bonne idée!) Peut-être aussi devrais-je y accoler un bla-bla intellectuel, mais je suis trop "farine de pois chiche" pour cela.
Je ne sais pas "causer intellectuel".
Je reste une adepte du "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément". Dans l'ensemble, en matière de style et d'écriture, cela m'a plutôt bien servi. Mais c'est là un autre problème.
Tout ça pour dire qu'en quelques jours, j'ai réalisé une mini-installation. Vais-je lui laisser son caractère éphémère ou vais-je coller les éléments les uns aux autres? C'est donc un objet en 3D. Un assemblage d'objets, finalement pas si hétéroclites que cela. Ainsi assemblés, ils ont du sens. Et j'ignore s'il y a de l'émotion, mais en tout cas, il y a de la réflexion. Un brin de dérision aussi. Parce qu'avec mes réflexions qui tournent en rond, je me trouve dérisoire. Quelle importance cela a-t-il, tout cela?
Enfin, disons que je me suis laissée guider par mes idées (une idée en amenant une autre), par des textures que j'aime bien, (la peinture sur gesso, les glacis) et par des sortes de mantras qui alimentent ma réflexion, comme "l'art vit de contraintes et meurt de liberté". C'est ce que me répétait toujours un de mes profs - mais il pensait à la poésie. Et d'ailleurs, je le trouvais un peu normatif, même si je l'aimais beaucoup.
Même si mon travail n'est pas retenu (et au fait, je considère que ce travail unique ne suffit pas, j'ai bien encore une idée, mais cela va me demander encore trois séances de peinture, minimum, et je ne sais pas si j'en aurai le temps. Et le courage!) au moins, je me serai bien amusée, le seul ennui...
C'est... Que vais-je faire de tout ce "brol"?
ps. Et pourtant, je viens de très "loin".
Car en matière d'art contemporain, le milieu que je fréquentais naguère ne reconnaissait rien,
n'aimait rien, ne parlait de rien. Sauf pour critiquer.
Et pourtant, il existe -soyons sérieux- de belles choses, des choses valables...