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29 octobre 2010

Le lièvre et la tortue

Ah! Le regard des autres... (Aaaah, j'ai mal au dos ce matin...)

S'il y a bien une chose qui m'étonne toujours (façon de parler), c'est quand on me dit que je suis lente, que je manque de dynamisme, que je suis lymphatique (en fait, intérieurement, je bous, et j'ai envie de fiche une claque à mon interlocuteur pour qu'il voie à quel point je suis lymphatique). Ce qui montrerait plutôt, à tout le moins, mon mauvais caractère. Qu'on me taquine sur mon "train de sénateur", ça m'est égal. Après tout, les gens ne sont pas là quand je file au métro ou à l'arrêt du bus en pestant sur le temps, Anderlecht, le quartier, la vie, le ciel gris, bref, quand je quitte Bruxelles en état de stress. De plus, ceux qui courent ne sont pas forcément plus actifs. D'ailleurs, si dans les couloirs des bureaux, on adore courir, en rue, comme par hasard, plus personne ne court (sauf les navetteurs à travers MON Parc Royal).

Enfant, j'ai dû apprendre à me tenir tranquille, calme, ne jamais bouger, parler, penser, manifester quoi que ce soit... L'école, la messe, (quelle horreur!) parfois la famille, autant d'endroits où l'on ne pouvait que se taire, ne pas bouger ne pas respirer, attendre que ce soit fini. Et dormir quand c'était l'heure de la sieste (pour quelqu'un qui avait des difficultés à s'endormir, c'était un supplice...) Il me semblait que quand je serais "grande", je serais délivrée. Et alors?  J'ai grandi et le regard des autres a continué de peser. On me dira qu'il ne doit pas tellement compter, et je le sais, oui, oui, à 53 ans, je le sais, mais à 13, 15, 18 ans ?

Quand, à l'adolescence, je me suis "calmée", - je ne me souviens plus tellement de ce passage de l'enfance à l'adolescence, qui fut tout de même assez bizarre, se retrouver progressivement dans un corps inconnu, qui n'est plus à sa dimension...

Eh bien, dès ce moment-là, j'ai entendu parler de ma lenteur, de paresse, de lymphatie (!!!) - je viens d'inventer le mot à l'instant pour les besoins de la cause. Faudrait s'entendre! Alors, "infernale" ou lymphatique? Peut-être les deux? Aaargh! Il y avait pour moi, dans la "réception" de la critique (pour employer un mot savant), un divorce total entre ce que je ressentais (le désir de bien faire et/ou les émotions houleuses), et ce qu'on me disait. Dans ce cas, la lecture, le dessin, l'écriture dans ma chambre, à l'abri du monde extérieur, cela n'était-il pas un repli sur soi? C'est une possibilité comme une autre, je n'en sais rien. En réalité, longtemps, je n'ai pas réfléchi à tout cela, car la critique à l'école, pour moi, allait de soi. Etait consubstantielle de celle-ci et c'est l'inverse (des profs encourageants) qui était rare et surprenant.

La critique familiale aussi, peut-être. Mais qu'attendaient de moi mes parents? Je me le demande encore. J'ai l'impression qu'ils attendaient que je réussisse mes études, (ce que j'ai fait), et aussi, cette espèce d'exigence implicite: que je sois une bonne ménagère. Que quand on est une fille, il faut nettoyer la maison de ses parents. Une version non sadique, en somme, de Cendrillon. Mais en même temps, on doit être jolie, bien habillée, maquillée, sortir, et sortir conformément à ce que les parents attendent d'une adolescente de 18 ans: fréquenter des garçons, sans que cela nuise aux études (mais quels garçons? Quand j'avais vingt ans, tout le monde concubinait déjà, c'était la fureur du "mariage à l'essai" et mes contemporains vivaient comme des vieux couples! Même les étudiants communistes concubinaient! Et je ne me sentais rien de commun avec eux.)

Pour en revenir à mon propos de départ, je ne suis pas lente, non. Dans le fond, c'est l'Etna - ou le pois chiche, je veux dire, la farine totale parce que je suis fatiguée. Vivre en s'accommodant d'un Etna ou d'un Vésuve intérieur est épuisant. Et la fatigue, ça oui, je connais. Peut-être que cela a un lien avec la migraine (qui a fait un retour en force aujourd'hui tiens...) mais bon, hein,

Que celui qui a traversé et passé ce que j'ai traversé (jusqu'à et y compris la laminectomie), vienne me dire que je suis lymphatique, il trouvera à qui parler !

N A !

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Commentaires
P
@ Zénondelle et Adrienne : merci !!!<br /> <br /> @ Walrus : l o l
P
Eh bien Feuilly, ni avec les uns ni avec les autres, la seule réunion à laquelle je suis allée, je m'y suis ennuyée à deux cents à l'heure. Et j'ai raté le dernier épisode d'un feuilleton (idiot) romantique qui se passe pendant la révolution française (aurore et victorien o;)))
P
Charlotte o;))) J'adore ton esprit d'à propos ! C'est une bonne chose d'érupter un peu plus souvent au quotidien, je crois...
F
Même les étudiants communistes concubinaient! Et je ne me sentais rien de commun avec eux.)<br /> <br /> Rien en commun avec les communistes ou avec les concubins? (petite question naïve)<br /> <br /> Pour le reste, puisque tu parles de regard des autres, tu aurais pu tout aussi bien intituler ton billet "Le meunier, son fils et l'âne".
C
Etna et Vésuve: bien trouvé comme image.Ton texte est éruptif. Lymphatique? c'est quoi ce mot?<br /> Un jour une amie se croyant drôle m'a traitée de reine des nouilles!( parce que dans le menu servi il y avait des pâtes) J'ai vraiment pas apprécié j'ai quitté la tête en disant à tout le monde bien fort: "vous me faites chier"!<br /> Si au moins elle m'avait traité de "reine des couilles"...J'aurais apprécié!
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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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