Une idée du bonheur
Ecrite lundi pour la consigne n° 142 (déjà!) de Kaléidoplumes...
Même si ce texte est un chouïa "brut de décoffrage" parce qu'écrit un peu vite...
Même s'il redit en substance les mêmes choses, même s'il a l'air d'embellir des souvenirs,
mais pas tant, pas tant...
Juste pour une amie, sa famille endeuillée,
Et pour les petits bouts qui poussent, qui poussent...
***
"Ce bonheur qui ressemblait à un jardin
Au jardin des lilas, blancs et
violets, du delphinium, des lupins colorés, des martinets aux longs
cris verticaux, des soirées sans chichis dans des chaises de simple
toile, du vol des chauves-souris dans les soixante nuits
Ce
bonheur que l'on donna sans se soucier de l'avoir ou non, à pleines
mains, à profusion, ce bonheur et ces larmes et ces instants de gravité,
d'éternité, ces goûters dans la cuisine et ces suavités de crêpes, de
gaufres, de quatre-quarts,
Comme l'universalité et le silence de l'amour
Ce
bonheur que l'on voudrait distribuer aussi, à pleines mains, à
profusion, bonheur des matins de noël, fleurant bon les noix, les
mandarines et le massepain rose, ce bonheur dans une maison craquante,
où l'horloge sonne minuit, trois heures, cinq heures, des heures
d'impatience...
Ce bonheur comme la pâleur de la lune d'hiver sur les jouets et les livres immobiles
Ce bonheur que l'on voudrait partager, avec tous ceux qui en pleurent
Ce bonheur que l'on dédierait aux adolescentes en peine et aux leurs
Aux bébés qui se battent pour vivre
Aux ancêtres esseulés
A tous les amis que l'on aime
Ce bonheur pour l'orbe de la terre entière,
Si seulement on était magicienne..."
Jérôme Bosch (Bois-le-Duc, vers 1450-1516)
Triptyque du "Jardin des Délices"
Les panneaux extérieurs.