Une frayeur rétrospective...
Et tout ça vient après ceci... Que j'ai regardé mercredi.
Bêtement, comme je le fais de temps en temps, aujourd'hui, je suis sortie de chez mon père avec mon fils. Nous sommes entrés dans la petite surface à côté, (pour ne pas dire la grande surface, car elle est plutôt petite), je devais acheter deux ou trois bricoles. Il en manque une... On va vers le métro, on se quitte à Arts-Loi. Je descends à Saint-Guidon, et je me dis "tiens, je peux aller à l'autre City D***, laisser mon sac de courses à la caisse et voir s'ils ont l'article qui me manque".
Une dame marchait devant moi, je la vois s'arrêter devant le magasin, puis se retourner et partir d'où elle venait à bride abattue, en attrapant son gsm et en téléphonant. Surprise, j'avance lentement, puis,reste pétrifiée à mon tour: des gens à la caisse, la caissière immobile et un type en train de la menacer (à hauteur de la tête) avec une arme à feu (vraie? Imitée?) en train de hurler des menaces. Il était habillé avec une veste en cuir et la tête couverte d'un bonnet (je n'oserais pas dire d'une cagoule, ça a été tellement vite).
Il était dans les 18h00, 18h30 à peu près. Mauvaise heure...
En fait, je me suis retournée à mon tour et suis partie mais je n'avais pas mon gsm sur moi. J'ai réalisé qu'en cas de problème, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire, quel numéro il faut former... Police locale? Fédérale? Les secours? Je regarde un peu sur le net et je vois que des tentatives de braquage de proxy-Delhaize, il y en a déjà eu quelques-unes... Je suis restée un petit temps dans la zone de Saint-Guidon (mes jambes flageolaient un peu, mais certainement moins que si j'étais entrée plus tôt dans ce Delhaize...) - je n'ai rien entendu, ni coup de feu, ni sirène de police (et pourtant, il y en a des quantités, la semaine, qui déboulent dans les rues étroites autour de St-Guidon, façon New-York-Miami...)
Et je me dis: "purée!" quel monde! Une série de flashes se succède; la rue, tranquille, où j'ai grandi, avec son Delhaize le Lion qui n'a jamais été braqué, en vingt ans, (mais enfin, il y avait quand même des cambriolages dans la rue, dès les années 70...) et maintenant, cette ville qui ressemble à... A je ne sais pas à quoi la comparer; ce métro, auquel je suis habituée pourtant, que je fréquente à toute heure du jour (mais moins la nuit...) - Ce braquage mortel qu'il y a eu, hier, à Uccle, dans un quartier que je connais bien... Puis, ça aujourd'hui - que j'ai vu de mes yeux vu, c'est ça qu'il m'est le plus dur de réaliser...
Il suffirait de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, et pffuiiiit ! Tout serait fini... Même si à ce moment-là, on a juste qu'une envie, celle de vivre...
Et pourtant, on ne m'entendra jamais tenir un discours sécuritaire musclé, répressif et/ou xénophobe, ce n'est pas du tout mon style...
Mais je me demande ce qu'il faut faire... Ce qu'on va faire et comment on va vivre.