'Sursum corda' (*)
Ces derniers temps, je me sens en expansion (de quoi ? De conscience? Mais c'est un terme que je ne voudrais pas galvauder...) En expansion d'émotion(s). Et du coup, je me suis (re)mise à écrire. Et puis, un moment donné, il y a une machine qui s'emballe. Un trop-plein. Les mots acquièrent une sorte d'identité , une sonorité bien à eux et échappent à mon contrôle. Alors, la sonnette d'alarme retentit et je guette ce qui peut me raccrocher à la réalité, mais qu'est-ce qui peut me raccrocher à la réalité ? Impression de danger imminent.
Et il y a danger. L'écriture est dangereuse, dans la mesure où les paroles volent et les écrits restent. Et même si les écrits sont le reflet discursif d'une pensée mouvante, littéraire, expression d'un fantasme parfois, d'une illusion, de les voir un jour traînés en justice m'a sans doute causé un stress. Tant que j'écrivais des poèmes couchée sur mon lit, au retour du boulot, le temps de récupérer et de passer à autre chose, cela allait. J'étais dans des rails. Je bossais, je m'occupais de mon fils, du souper, je me mettais au lit, je dormais sans médocs et je recommençais le lendemain. Alors, entre 18 et 20 heures, je pouvais écrire un peu. Un petit peu... Avec quelques dictionnaires ouverts sur le lit, à côté de moi.
Puis, en agençant des mots et des phrases, on a pu trafiquer mes premiers mails... Bien innocents. En même temps, l'originale qui est en moi se dit que le juge de paix qui a reçu une centaine de mails dans son dossier, s'il a pris la peine de les lire, aurait pu bien s'amuser. Mais ces gens-là n'ont pas d'humour. Je ne pense pas... Pourtant, il y avait des courriels à une phrase, du style: "Seigneur! Donnez-nous notre mail quotidien..." - J'avais pourtant emporté mes disquettes, mais bon, je n'ai pas tout bien protégé.
Un échange de mails entre deux dingues d'écriture peut ne pas paraître innocent. Le moindre poème idem. Un récit littéraire non signé, même chose. Et un blog ? Evidemment, se cantonner à la Mélodie du bonheur n'est pas très dangereux. Et si je parlais du quotidien? Mon quotidien est fait de bacs de chat à nettoyer, de paiements à envoyer, de poubelles à descendre, d'extraits de compte à classer, d'un appartement que je veux garder propre... Et c'est devenu un boulot en soi tant je place la barre -je ne vais pas dire haut, parce que franchement, je ne trouve pas qu'il fasse hyper propre chez moi... Mais tout de même. Je n'ai pas envie de disparaître sous les poils de chat.
Enfin, tout ça pour dire que n'ayant pas su faire dans les temps ce que je m'étais fixé de faire, je ne suis pas partie dans le Brabant wallon... Tant pis, je partirai demain, j'aurai chaud encore une nuit ! J'ai quand même fait ce soir une partie de ce que je voulais faire. Il reste encore des tâches à accomplir. Et puis, il y a les soucis que je garde en tête. Une vanne thermostatique est défectueuse dans ma salle de bains et du coup, je n'ai plus d'eau chaude... J'ai toujours haï les douches glacées en auberge de jeunesse, le matin, avant que tout le monde se rue dans les sanitaires... Je n'aime pas plus cela aujourd'hui. Même si je ne vis pas en auberge de jeunesse.
Je me demande en quoi cet article est intéressant !
(*) = Haut les coeurs.