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15 novembre 2009

La rue des Pierres

La http://www.ebru.be/Streets/StrSteen.html est perpendiculaire à la rue du Midi et au boulevard Anspach. Longtemps, cela a été mon quartier des "délices"... Mais pas seulement.

La rue des Pierres, c'était d'abord et avant tout la salle de "L'Ancienne Belgique", une salle de spectacle et de cabaret mythique - où j'ai rêvé d'aller, et où j'ai la chance d'avoir assisté au Bal de l'Académie, en 1987. Bal en long ou costumé, avec champagne, chars décorés, avec la fanfare de l'Académie (c'était les architectes de l'Institut Victor Horta qui avaient créé cette fanfare), et lâcher de ballons.

Rue du Midi, il y avait aussi la Fileuse, magasin que ma mère adorait, (autant que celui dépositaire des Editions Boucherit, où elle se fournissait en patrons de couture), elle qui a rêvé toute sa vie de broder des nappes, mouchoirs, draps, etc. Et elle a fait quelques broderies, mais je m'éloigne, je m'éloigne. Tout de même, à la Fileuse, j'ai aussi acheté deux tapisseries à broder, telle Pénélope, que je voulais offrir à mes neveux, l'une avec une chouette, l'autre avec des pingouins, (je dois encore terminer les pingouins! Au stade où cela va, ce sera pour mes petits-enfants!)

Et il y avait un magasin de partitions musicales - des partitions classiques, mais aussi, ce qui était plus intéressant, des partitions de jazz, de chanson française, de rock. Sans doute y avait-il un ou deux cafés aussi... Et, à l'angle de la rue du Midi, des objets d'art, des plâtres pour les étudiants de l'académie, des reproductions de peinture - mais là, c'est déjà un autre univers qui commence, celui de l'Académie.

La charcuterie ardennaise est la première à avoir fermé ses portes, vers 1973 ou 74. C'est vraiment dans ces années-là que la physionomie de Bruxelles a changé, qu'une floppée de petits commerces a disparu au profit des grandes surfaces. Adieu! Dessy... Et autres temples des délices. Mais cela ne nous a pas empêchés, pendant des années, d'y faire nos courses le samedi après-midi. Je me souviens même des papiers d'emballage: un papier jaune craquant, et, au milieu, une tête de sanglier au milieu d'un bois de sapins verts, le tout entouré d'un large cercle rouge.

On y achetait des ficelles picardes (des crêpes farcies au fromage), que nous réchauffions pour le "souper" du samedi soir, des pieds de porc farcis, en gelée, du pâté truffé, des saucisses fumées à cuire pour la potée et la choucroute d'hiver, du saucisson de la Loire, du jambon à l'os, et sans doute d'autres spécialités. Le parfum de cette charcuterie? Comment l'oublier? Il me semble qu'en fermant les yeux, je pourrais encore le humer. Et la sensation de froid, en hiver, les lumières, parce que le soir tombait tôt, la voix joviale de la patronne, maquillée et bronzée en toutes saisons, ses sourcils dessinés finement au pinceau. Et son tablier blanc impeccable...

Un peu plus loin, c'était "la" charcuterie tchékoslovaque, et c'est plutôt là que nous achetions "tout" pour la choucroute. Choucroute fraîche, avec baies de genévrier, lard fumé à cuire, petit salé, saucisson de Prague, et les saucisses de Strasbourg, mes préférées, fines, goûteuses et craquantes sous la dent, et pas molles et sans goût comme les saucisses de conserve. Et puis, c'était là aussi que nous faisions nos orgies de boudin, à noël. Longtemps, les charcutiers se sont cantonnés dans le boudin blanc aux truffes, et le boudin noir aux raisins, et puis, il y a eu du boudin blanc aux noix, et aussi, aux choux.

Et c'est là que se trouvait le fameux boudin que mes parents ont acheté le jour de ma naissance... Ce boudin qui a présidé à ma naissance et que mon père n'a jamais oublié.

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Commentaires
P
Peu importe qu'on n'utilise pas ces souvenirs, l'important est de les garder (tant que faire se peut), j'ai aussi une nappe comme ça, inutilisable, une serviette peut servir de nappe de table de salon quasiment ! Mais je garde tout quand même...
L
Ma Grand Mére Maternelle avait brodé des nappes a tous ses petits enfants.Elle m avait fait une nappe rectangulaire rouge, ma chére Epouse avait une table ronde. Ma jeune soeur m a donné la sienne car elle ne lui plaisait pas.Je ne sais pas ce qu il est advenu des autres nappes.Cette initiative fut un flopp complet, mais elle n a plus vécu cela.<br /> Bonne soirée Latil
W
Marrant, mon fils qui travaille à l'AB a tenu pendant une grosse année un bar à vin, le soir, rue des Pierres, il s'appelait le Silex.
P
Ooooooh, il n'y avait même pas un magasin de partitions à Namur? Ou à Sedan ? Mais tu pourrais réétudier le piano tiens, tu en as un chez toi...
P
Je me souviens du magasin de partitions musicales...tout petit mais quelle richesse, il y avait plus de partitions que dans la caverne d'Ali Baba.<br /> Dans les années 60 j'avais eu l'idée de jouer du piano et mes pauvres parents devaient faire la route en simca 1000 du fin fond des Ardennes à la rue des Pierres pour trouver les partitions adéquates...Inutile de dire que la petite Mozarte en herbe ne fut pas trop poussée dans son art.
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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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