Comme...
Dans mon aventure précédente, je n'arrivais pas à amener l'autre dans ma vie, petit à petit.
Lui faire découvrir ma vie, mon passé, ma ville, ses coins charmants, mes amis, ma famille, mes activités, mes points de chute, le glacier Capri, la Tribune, la rue Wayez... Il m'entraîne plutôt dans la sienne, son passé, ses amis, des tonnes de gens que je ne connais pas, dont je n'ai jamais entendu parler et dont je ne suis pas sûre qu'ils m'accueilleront, étant donné que je ne fais pas partie de leur vie. Et que je n'ai aucun statut, qu'à aucun titre, je ne pourrais le faire. Je suis une Arlésienne, une femme de passage, qu'on largue sur un quai, cinq minutes avant que son train n'arrive, parce que là-bas, plus haut, un couple d'amis rit et se réchauffe en attendant qu'on leur ouvre la porte pour l'apéritif.
Et je rentre seule dans le train, manquant tomber avec mes paquets.
La seule différence, c'est que ma demi vie est plus calme. Pas de concerts au fin fond de la Belgique profonde, pas de guitaristes du dimanches, pas de trombones ni de cornemuses, il y a plus d'accord, accord presque profond, et moyen de parler art, histoire, philologie classique et romane, bd, sciences, vacances, c'est important.
Mais les vacances sont hors de ma portée en ce moment. Certains partaient en vacances là où je voulais partir mais où je n'ai jamais pu partir, moi, je vivotais durant l'un ou l'autre week-end... J'en avais tant besoin, de Paris, de la Bourgogne, du Rouergue de la Méditerranée, du nord de l'Afrique, du soleil, d'Istanbul... Tout cela, ce ne fut pas pour moi.
Et maintenant, quand aurai-je les moyens ?