Franz Vervloet, artiste belge (Malines, 1795- Italie, 1872), chez LALI.
C'était dans la rubrique hebdomadaire "EN VOS MOTS", chez Lali. Tout simplement.
Chaque dimanche, elle nous offre un tableau à contempler. On peut déposer des commentaires sous le texte et l'image, tout au long de la semaine, et ils apparaissent le dimanche suivant, en même temps que le nouveau tableau. Il y a quelques fidèles, qui publient régulièrement, et c'est aussi grâce à Adrienne que j'ai découvert ce site.
- Par parenthèse, il y a en ce moment un très beau reportage photographique sur la nature -au Canada, je suppose, "The colour" dans toute sa splendeur.
La semaine dernière, il y avait donc un tableau de Frans Vervloet, qui m'évoquait tout aussitôt les Pays-Bas. Question d'architecture, sans doute, ou de lumière? Après tout, on a affaire à un joli clair-obscur et à cette poésie domestique, heureuse et tranquille, qui fait rêver, tellement caractéristique des peintres néerlandais du XVIIème siècle.
Et voilà le texte que le tableau a fait surgir, presque instantanément (peut-être juste un peu modifié pour ici...)
Les toits de Leyden, la brique espagnole, les croisées hollandaises, la tulipe de Haarlem, cette magique Tulipe blanche, d'Or, noire. Les bonnets, les coiffes bien empesées des ménagères, la musique qui s’échappe des temples, les kerstkoeken, les gourmandises de Saint-Nicolas et le sucre rose, puis le massepain…
Enfin, il y aurait le patin sur le canal, Rembrandt, Vermeer, Pieter De Hooch, un café à la saveur de poivre à nul autre pareil, des crêpes tout un samedi après-midi, la maison d’Anne Frank, Amsterdam, le musée de Rotterdam, Scheveningen et les vacances de Marguerite Yourcenar, avec Egon de Vietinghoff, sur une immense plage bourgeoise de la Belle-Epoque...
Oh! Les Pays-Bas ! S’il n’y avait ce fossé de la langue, avec quel bonheur j’y retournerais !
Ce pays emprunté à la mer, l’embouchure de l’Escaut, le viaduc sur le fleuve et les éoliennes et leur soupir hermétique. La merveilleuse lumière de Zierikzee, le mirage de l’eau et du vent, le premier phoque que j’ai vu nager, en plein congé de février, les roues de fromage, sur les marchés du Limbourg, boules rouges, roues orangées, les gaufres, les moules, et les sex-shop de la mer du Nord, étrangeté, les Pays-Bas sont énormes, divers et baroques, leur architecture est tellement proche de la nôtre, avec ces maisons à pignon, métamorphosée par la rectitude propre à De Stijl, l’abstraction de Mondriaen, et puis et puis…
J’adore ! J’en rêve depuis si longtemps ! Depuis des siècles…
Mais est-ce que tout ceci a quelque chose à voir avec le dix-septième siècle que semble respirer ce tableau ? Et pourtant, le personnage en pourrait être une héroïne de Jane Austen. Saisie dans un moment de la vie quotidienne. Je ne sais pas. Pour moi, ce tableau, c’est les Pays-Bas, et les Pays-Bas, c’est tout cela, où, à travers ces lignes, j'aimerais exactement me retrouver…