Ma rentrée de "basine"
Hier, j'avais emmené les parents de ma nouvelle petite locataire au Cercle des Régates, le long du canal. Ils étaient tout contents. Après trois journées de courses et de démarches épuisantes dans Bruxelles, ils avaient craint de devoir faire un aller-retour Bruxelles / Frontière française / Bruxelles.
Au lieu de cela, nous nous sommes installés presque au bord de l'eau, et on a pris tous les trois un petit plat du jour, du poulet Tikka masala et une mousse au chocolat (ce qui n'est pas indiqué pour le régime!). Je leur ai indiqué quelques bonnes bières à emporter en France, (gueuze, kriek, Blanche de Hoegaarden - à servir avec une tranche de citron- Maredsous, Chimay...) en leur recommandant de les acheter très simplement dans une grande surface, plutôt que dans une boutique touristique très chère.
La dame était souvent venue à Bruxelles avec ses parents, quand elle était petite. Elle s'en souvenait encore. Nous avons devisé, ni trop ni trop peu, juste ce qu'il fallait, puis, je les ai laissés et je suis partie à Matonge o:)
Le contact est vraiment bien passé avec eux, c'est curieux comme avec certaines personnes, le contact passe facilement. J'ai retrouvé cette impression, je dirais, jubilatoire, ressentie lorsque je guidais des promenades en vieux tram, dans Bruxelles, avec le Brussels Tourist Tramway. Ou lorsque je donnais cours à mes fonctionnaires du Ministère des Finances.
J'aime partager ce que j'aime avec autrui. J'ai le sentiment de "me" retrouver. Ou d'être à ma juste place.
Depuis quand n'avais-je plus connu cela? Depuis longtemps. Je ne peux pas bien expliquer le phénomène, mais je sais qu'il est là. Une perte totale de confiance en moi, sournoise, m'a sapé le moral pendant des années. Au point que non seulement, je ne faisais plus d'efforts (bien que... Ou j'en faisais de surhumains, quand j'aimais les gens avec qui je voulais garder le contact) mais, en plus, il m'arrivait de me saborder moi-même. Je ne sais même pas d'où cela provenait. Je crois de la perte conjuguée de mon travail, de plusieurs amis (même si ce n'était pas de "vrais" amis), de certaines déceptions, de certains échecs, ou, parfois, de la dangerosité d'Internet.
Et puis, il y a eu ces "kots d'étudiant(s)". J'ai enfin réussi quelque chose que j'ai entrepris, enfin, "touchons du bois", j'espère surtout que cela continuera comme cela a commencé ...
Je crois que ce qui restera la petite phrase miracle, c'est le fait que des parents m'aient témoigné leur confiance en "laissant" leur fille chez moi. Et pourtant, je n'ai pas l'impression de faire grand-chose de spécial... Sauf que j'ouvre mon chez-moi - sans doute ce que j'ai de plus précieux, matériellement parlant - à autrui. Pour que cet autrui y soit bien, y soit heureux, et y fasse de "bonnes", de belles études.
Ce plus bel âge de la vie !