Matonge

Il y a quarante ans, je fréquentais -je commençais à fréquenter- le quartier de la rue de la Croix, place Fernand Coq, chaussée d'Ixelles, rue de l'Athénée... C'était -juste humain.  Je connaissais bien la rue Mercelis, aussi, à cause de la bibliothèque communale d'Ixelles.

En ce temps-là, le tram 32 roulait encore, (précédant le bus articulé -toujours noir de monde- 71). C'était des motrices de type standard, me semble-t-il, non, je crois que là, mes souvenirs me trompent. Ce devait être plutôt des motrices de type 7000.

Le 32 dévalait encore la chaussée d'Ixelles, traversait la place Flagey et s'engageait dans l'avenue des Eperons d'Or et la chaussée de Boondael.

C'était humain, juste humain.

C'est toujours l'humain, mais, y aller un mercredi 12 septembre après-midi, ça, c'est inhumain. La poussière, les chantiers, tous les commerces que j'ai connus qui ont disparu, hormis, quoi ? Un Veritas, peut-être, un Body Shop. Et je ne sais pas quand le Mac Do de la Porte de Namur a ouvert -beaucoup plus tard, je pense.

Maintenant, on est à Matonge. J'ai traversé, après quelque hésitation, la galerie de la Porte de Namur (la galerie du "Bastion") -je me suis dit qu'on ne me proposerait tout de même pas de l'herbe, je n'ai pas la tête à ça! Pour me retrouver chaussée de Wavre, où il y a une présence policière certaine.

C'est cela aussi qui fait drôle.

Je ne me suis pas attardée. J'ai fait ce que j'avais à y faire, j'ai voulu aller prendre un thé chez Florian, qui était fermé, pff, c'est toujours fermé(s) quand on en a besoin! J'ai dû me contenter de l'Ultime Atome, où j'ai bu une limonade bio gingembre et orange, qui n'avait pas fort le goût de gingembre. Mais cela a eu le mérite d'étancher ma soif. Et puis, l'Ultime Atome, cela me rappelle toujours 1) quand je travaillais dans un bureau d'architecture comme secrétaire, et, quand, le patron étant en vacances, on allait manger pendant deux bonnes heures à l'Ultime Atome. Et 2), quand nous avons terminé une semaine "Devoir de mémoire" -dans le cadre du Festival du Cinéma des Libertés, en 2001, et que nous sommes allées boire un verre là. Et, quand je suis rentrée, j'ai trouvé un mail de mon amie la Rose, qui me demandait quel métier je faisais, qui me permettait d'aller au cinéma et dans les musées, quand d'autres ne peuvent faire cela que pendant leurs loisirs !

Mwoui, bon... Aller à la Caserne Dossin de Malines, avec des groupes d'enfants d'une école anderlechoise, ce n'était pas vraiment une partie de plaisir...

Finalement, je me suis hâtée vers le métro, la gare du Midi, mon bus 49, oh! Combien je préfère de loin MA place de la Vaillance, MA rue Wayez, et mes petits cafés habituels, mon glacier Capri, mon Delhaize, mon Lidl et mon Aldi...

Même la chaussée de Mons me paraît plus enviable que la chaussée d'Ixelles.

Qui l'aurait cru ?

Comments

[Pivoine]

@ Walrus et Anémone, pour moi, le 54 reste le bus de Forest Nationale, qui passe devant la prison de Saint-Gilles (et l'avenue Lambeau, où vivait une de mes amies, du temps de l'athénée d'Uccle...) La petite-fille d'un architecte de l'art nouveau célèbre o;)))

[Pivoine]

@ Adrienne, moi non plus , normalement, d'ailleurs, dans la galerie du Bastion, il y avait un groupe de touristes ! Mais on nous bassine tellement avec les ventes et revendeurs de drogue, on a l'impression, à lire la presse, qu'il y en a partout. Enfin, Le Soir avait même écrit que les revendeurs abordaient les gens qui sortaient du cinéma (Vendôme)... Parfois, il y a des échauffourées, mais ça, ça peut arriver n'importe où, dans un quartier chaud de la capitale...

[anemone]

Oui, Walrus, ce trolleybus 54 venait d'Evere où j'habitais enfant, et où je suis revenue des années plus tard quand il était depuis longtemps devenu un bus.

Tant mieux, Pivoine, si la comparaison te fait mieux aimer ton quartier. Voilà une heureuse conclusion. Moi j'aime toujours bien les quartiers que tu décris et j'y retourne toujours avec plaisir.

Quant aux Aldi c'est vrai qu'ils ne se ressemblent pas tous... ;))). Bisous!

[Walrus]

Il y avait même un trolley-bus qui passait dans le coin, je l'ai encore pris quand j'habitais rue Dejoncker...

[Adrienne]

je ne me suis jamais sentie en insécurité à Matonge ;-)

c'est un peu "un autre monde", et ce qui me fait surtout ouvrir de grands yeux, ce sont ces magasins - énormes - où on vend des tas et des tas de sortes de perruques...

le jour où j'y suis allée avec une amie africaine, elle n'a pas pu résister à la tentation ;-)