Nourriture et stress familial...
Chaque fois que je vais chez mon père, je me dis "aïe, aïe, aïe, que va-t-il encore trouver à me dire aujourd'hui, qui va me faire mal ?"
J'essaie d'anticiper, j'anticipe, je sais qu'il souffre des maux et de la fatigue liés à un grand âge. Et que l'avenir l'inquiète. En général, il est plutôt mieux quand je pars que quand je suis arrivée. Preuve que la solitude lui est néfaste. Pourtant, on fait un maximum de présence...
Malgré cela, il arrive toujours à me prendre par surprise. Il fonce droit dans un créneau auquel je ne m'attendais pas et tout d'un coup, le sol se dérobe sous mes pieds. Je remarque tout de même que j'ai mis une stratégie d'auto-défense au point, il est rare, désormais, que j'y aille seule. J'y vais généralement quand mon fils rend visite à son grand-père qu'il adore - et qui le lui rend bien. Curieuse amitié - estime que celle qui unit ces deux personnages - que j'aime autant l'un que l'autre.
Mais dont je dois parfois me défier (non de mon fils, qui est une crème, mais de mon père, parce que c'est une personne vieillissante et que cela n'arrange pas son caractère...)
Ajoutez à cela une course au centre-ville, puis, direction la gare centrale où c'est la cata, un train supprimé, le monde, le bruit, je décide qu'on change de gare, direction le Quartier Léopold où je prends un thé au citron avec du stevia, en attendant... Les w.c. sont fermés du vendredi 17h00 au lundi 07h00 (et quoi, les voyageurs sont censés arrêter de faire pipi le week-end?) Le train arrive - deux wagons seulement - bondé, et, in fine, je me retrouve avec l'envie irrépressible de manger du vrai gouda vieux en blog, pardon ! En bloc, donc, je rectifie la trajectoire, je m'octroie juste un ou deux petits cubes, je me fais tout de suite une tartine avec du jambon maigre et un fromage maigre, je prends un bol de soupe, et je mange un kiwi, et là, il faut que je pense à autre chose.
J'en suis à moins 5 kilos et demi - de masse maigre ? Ou de masse grasse ?
Et je reviens à ma priorité: si je me suis engagée dans cette plate-forme de six mois, c'est pour me consacrer à moi - et de la bonne façon - pendant six mois. Après aussi bien sûr, mais tenons-nous en déjà à six mois. Mais voilà, quand une agression extérieure fonce droit sur moi, je vacille... Je dois lutter contre la panique dévastatrice et contre les envies de manger qui lui sont consubstantielles...
Que cela est bien dit !
Mais que c'est difficile à mettre en application !