Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes reflets
Visiteurs
Depuis la création 30 037
Newsletter
1 février 2012

De Malines à la rue Pachéco et à la Marolle...

 

Il y a quelque temps, j'allais en train à Gand. En regardant défiler la campagne flamande, depuis mon train flambant neuf (ou presque), je pensais à ceci:

Cela se passe en 1859, ou avant.

Rose quitte, comment? Et dans quelles circonstances? A quel âge? Et pourquoi? La maison de ses parents, dans la campagne malinoise, pour Bruxelles. Comment a-t-elle bien pu faire la route? En carriole, du village à Malines, puis en train, (ou en diligence, en chaise de poste?), de Malines à Bruxelles? En troisième classe? Seule ou accompagnée? Avec quel bagage? Que faisait-elle, avant ? Sans doute travaillait-elle déjà à la journée. Très tôt, les enfants se louaient "à la journée", pour les travaux agricoles saisonniers. Et la révolution industrielle, en faisant évoluer la nature du travail, n'en fait pas pour autant évoluer les conditions. 

En ville, donc, cela ne va pas beaucoup différer, elle va aussi travailler à la journée, comme simple femme de ménage. On disait parfois "souillon". Plus tard, elle sera cuisinière ou femme de chambre, elle déménagera très souvent, tout au long de sa vie, et sur son acte de décès, son dernier métier mentionné sera "plumassière".

Je n'ai aucune idée de qui elle était, de ce qu'elle aimait, tout ce que je sais, c'est qu'en 1859, elle tombe enceinte, (avant son départ à Bruxelles ou lorsqu'elle vit dans la capitale?) et qu'elle accouche d'un petit Jean-Baptiste, en 1860. Il porte le nom de sa mère. Elle accouche dans une petite maison de la rue Pachéco, les témoins sont la sage-femme, et sans doute une tierce personne... La rue Pachéco -et son ou ses impasses- n'existe plus, elle a été engloutie, dans les années 60-70, par le boulevard Pachéco, le tunnel qui passe sous "Le Botanique", et le Passage 44.

Qui est le père? Un autre domestique?

Un inconnu? Un homme de rencontre? Le patron? Ou le fils du patron ?

En tout cas, six ans plus tard, elle se marie, avec un certain François, "cocher de maître", domicilié au boulevard de Waterloo (dans un hôtel de maître qui devait occuper un coin du boulevard et qui a également disparu). Il reconnaît l'enfant et, en l'adoptant, le légitimise. Et il lui donne son nom. Lui vient du village de Zarlardinge, du côté de Grammont. Je suis allée dans ce village, rien que pour voir, pour me rapprocher de ce François qui avait donné un avenir à mon arrière-grand-père maternel. Mais faute de savoir où aller, je me suis cantonnée à la place principale du village, à l'église et au monument aux morts. En effet, je ne sais pas où il a vécu, avant d'aller travailler et vivre à Bruxelles.

15545801

Et ils se marient au plus fort d'une des pires épidémies de choléra, à Bruxelles, l'été 1866. Voici ce que Wikipédia en dit: "quatrième pandémie (1863-1876) : elle touche l'Europe du Nord, la Belgique en 1866, puis la France, l'Afrique du Nord et l'Amérique du Sud."

Ceci me rappelle une réflexion de Marguerite Yourcenar - je ne me souviens plus qu'imparfaitement des termes - placée au début de la trilogie des "Souvenirs pieux", des "Archives du Nord" et de "Quoi? L'éternité". L'idée est à peu près celle-ci:  Quel était le visage de vos parents -et de vos grands-parents, avant que vous ne veniez au monde? Et c'est ce qui lui fait écrire l'histoire de sa famille maternelle, les Cartier de Marchienne, puis de sa famille paternelle, les de Crayencour. En partant de l'époque la plus reculée, à Flémalle-Grande et au Mont-Noir, pour aboutir à sa naissance, avenue Louise, en 1903.

Citation exacte: "Epitaphe :’’ quel était votre visage avant que votre père et votre mère se fussent rencontrés ?’’ Koan Zen - Source: http://fr.shvoong.com/books/biography/2224308-souvenirs-pieux/#ixzz1l5PkZbm8

Publicité
Commentaires
P
Il est un peu tard pour regarder la vidéo (je devrais pas faire le réveillon, comme ça!) mais j'ai lu un résumé sur le livre. Cela a l'air très intéressant. Il y a sûrement beaucoup à dire, à réfléchir sur cette question ... ...
A
Inspirée par le commentaire lu ici, je viens d'écouter une interview de Christine Ulivucci en vidéo sur le net. Merci!
P
@ Philippe: quand même, ce familium est un trésor. (Et puis, as-tu toujours la photo de papa, de grand-père -avenue Louise avec ce Monsieur Cohen qu'ils connaissaient? J'aimerais bien en avoir une copie...<br /> <br /> Personnellement, cette histoire m'a beaucoup émue. J'aime bien penser à "l'humanité" de nos ancêtres. Si je pouvais retrouver le lieu exact d'où est partie cette demoiselle Van Eeckhout, j'y irais sans hésiter. Tout comme je suis allée à Armentières et à Houplines... Il y a de cela quelques années.
P
Bonjour Zenondelle, ravie de te lire ici. Je ne connais pas l'ouvrage dont tu parles, mais cela me plairait sûrement... La psychogénéalogie m'intéresse, bien sûr. et ce que les lieux de vie ont à nous dire. Bon week-end à toi aussi...
Z
Noble tâche que de retisser les liens de l'histoire des aïeux. Connais-tu de Christine Ulivucci l'ouvrage sur les lieux de mémoire, Psychogénéalogie des lieux de vie. C'est passionnant ...<br /> <br /> Belle journée
Mes reflets
  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité