Ferrovimane
Les fenêtres des trains de nuit sont rares et indifférentes.
Les rames cahotantes dansent entre les futaies de novembre et des villas pentues aux toits solaires,
les autoroutes engorgées, puis la sortie des villes,
les forêts entrecoupées de rails, la vie la route la mort la voie aérienne, et des allées de phares rouges en cette fin de siècle.
Les compartiments des trains sont vides et silencieux, tablettes rabattues, journaux dépliés, sudokus résolus de 1 à 9 dans chaque carré et chaque ligne, une seule voix perçant de temps en temps dans l'allée centrale.
Les contrôleurs des trains sont renfrognés ou débonnaires et les minutes le retard s'accumulent.
La poinçonneuse fait "couic" et la key card se remplit tous les jours un peu plus.
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Illustration: autorail en gare des Loges, France, Normandie.
octobre 2011.
(N.B. communiquée par le Chêne vert: il s'agit d'un monorail XR7454 avec la livrée rouge et blanche crème toujours dédiée aux lignes secondaires de la SNCF.
Plusieurs usines (De Dietrich, Renault, Alsthom etc) en ont construites avec des variantes telles que 3 ou 4 fenêtres à l'avant, toit crème ou rouge et certaines étaient électrifiées. Elles roulaient souvent en 2 unités couplées.)