"Beauregard"
Il est arrivé dans ma boîte aux lettres, avec deux autres livres - "Les mots de Pati", (ou le récit de vie de Pati, une amie blogueuse rencontrée à Hurtebise, et retrouvée à Paris, il y a ... Déjà trois ans.) Et le premier tome d'une sélection de textes du site d'écriture Kaléidoplumes.
Il est arrivé: le roman autobiographique d'une autre amie diariste.
"Beauregard", par Marie-Dominique Chaisemartin.
J'ai plongé dedans, dans cette vie si différente de la mienne - avec tout à coup, de-ci, de là, des points de résonance. J'ai lu le livre en entier, et relu certains passages, et voici, pêle-mêle, mes impressions.
"Beauregard".
Est-ce un village de l'Aveyron? Ou est-ce le regard que Marie-Dominique porte sur les choses et les souvenirs de son enfance?
Je n'ai pas le livre sous la main, en cet instant, cela ne va pas me faciliter le compte-rendu, mais là où il est, je n'ai pas non plus d'ordinateur...
En 1964, Marie, sa soeur et leurs parents emménagent dans une nouvelle maison, un peu à l'écart d'un village de l'Aveyron. S'ensuit la narration d'une enfance "rude" - comparée à la mienne, (dans une capitale bien plus au nord, mais au climat peut-être plus confortable). Il y a quelque chose de fascinant, dans le fait de commencer sa vie de façon si différente, et de finir un jour par se rencontrer sur la Toile, grâce à un amour commun de l'écriture...
Une enfance où Marie et sa soeur vivent - tout au long de l'année - ce que moi je ne vivais que pendant mes vacances, 15 jours par an, et encore, certaines années seulement, quand nous passions nos vacances dans les Ardennes. (Et j'aimais ça! Oh! Combien... Malgré la "rudesse" de l'Ardenne). Monter sur un tracteur, piller des buissons, manger des cerises, aller à la cueillette des champignons, faire de la luge en hiver, explorer une maison inconnue, se chauffer au poêle à charbon, contempler le Causse, donner à manger aux animaux, traire les vaches, construire une cabane...
Une enfance gourmande aussi, qui fleure bon la soupe de légumes, agrémentée du succulent fromage de Cantal, (quand je ne tolérais que la soupe aux tomates-boulettes en boîte... Et sans "faire chabrot" o;), le pain frais beurré, les confitures maison, le foie gras préparé avec amour par les femmes du Sud-Ouest (autre chose que le pâté crème industriel sur les tartines du pain Van Eeckhoudt de mes goûters d'enfance...) - mais aussi, des moments exceptionnels qui m'en rappellent d'autres: comme certain goûter du dimanche après-midi, avec les petits gâteaux préférés par chacun. Les noëls sans luxe, mais magiques, du fait de leur rareté, justement.
Il y a aussi ce côté fascinant du récit de vie. L'évocation des grands-parents, d'une grand-mère courageuse qui eut dix-sept enfants. D'un grand-père si fier, si solennel, dans son uniforme de sapeur-pompier et tant aimé par son épouse. Du fermier Jean, qui "adopte" les deux petites filles de Beauregard et leur apprend patiemment, saison après saison, à déchiffrer la campagne... Et puis, il y a l'histoire de deux soeurs aussi. Unies, amies, proches. Solidaires...
Du coup, mon envie de retourner en France pour visiter le Sud-Ouest, que je connais peu, est encore plus forte. Il y a si longtemps (juillet 1972), que j'ai passé une semaine, une seule semaine en Rouergue, à Conques. Des Deux-Charentes (1975), du Pays-Basque, et des Pyrénées (1976), je ne me souviens plus guère... Plus tard, (en 1981), je n'ai fait que traverser le Midi et l'Ardèche, pour aller de Giens aux Eyzies de Tayac, en Dordogne. Or, c'est sans doute à Conques - un site et un village merveilleux, inoubliables - et dans cette région-là, que j'ai été le plus près des lieux où se situe l'action de "Beauregard".
La fabrication de "Beauregard" - volume par volume.
Photographie (c) Cassymary, 2009.