Célestes échos
San Miniato al Monte.
Certaldo Alto.
San Gimignano.
Volterra.
Printemps 2003.
Fuselage argenté de l'avion qui m'enlève à mon pesant quotidien.
Survol de l'Italie.
Nuances grises, bleu pâle, olive, vert tendre de la Toscane.
Tuiles rousses, marbre pisan et terre de Sienne brûlée.
Déferlante des oliveraies et des vignes, à perte de vue.
Des plantations d'arbres drus au regard argenté.
Et midi qui sonne dans l'air toscan, attiédi d'ensoleillement paisible.
Il faisait déjà estival.
Et tandis que je me promenais dans mes vacances,
Là-bas, en Orient,
Mars s'était depuis longtemps arraché des bras de Vénus.
Le printemps du monde nous inondait,
Et Mars, dieu de la guerre, était reparti en campagne.
J'aurais donné ma vie pour un cruchon de vin toscan, pour des mets du pays, une salade de tomates basiliquée, pour un peu de pain frais et d'huile d'olive.
J'étais dans le pays du vin et de l'aqua minerale frisante, des drapeaux arc-en-ciel pour la paix, des croissants au chocolat et à la crème, au petit-déjeuner, des cafés très serrés, pris debout, au bar, parmi la foule.
Oh que j'avais envie de manger et boire italien, pour mieux goûter à mon voyage, moi qui, citoyenne du monde, respirais un des airs les plus anciens de ma si petite Europe, aux invisibles frontières…
A San Miniato, je dis bonjour à un olivier.
A Certaldo Alto, après l'ascension en funiculaire, assis à une table, dans la solitude de midi, un randonneur avalait le contenu d'une bouteille en plastique rouge…
Et mordait dans sa tartine.
Cette bouteille, omniprésente, héroïne d'un autre film, tombée du ciel chez les Bochimans, déversée par millions sur les écrans du monde, honnie et adorée, je ne voyais plus qu'elle...
A Volterra, oubliée des touristes et délicieusement, adorablement nostalgique, j'entrerais toute vive dans le passé tant aimé, comme chez moi.
En Etrurie… A Rome… A Ostie, à Pompéi.