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19 mars 2010

Autre sujet difficile...

Cet après-midi, j'allais, un peu à contre-coeur, à une réunion thématique sur "les préjugés".

Je mentirais si je disais que je suis à l'abri des préjugés. Mais je lutte contre eux, quand je m'en fabrique. Naguère, je travaillais pour un architecte dirigeant sa propre agence, j'étais sa secrétaire, et bien que j'aie fourni un travail impeccable (sans me vanter - je renâclais juste à noter les heures d'arrivée et de départ des collaborateurs, très peu pour moi un travail d'espionne - ou alors, je les prévenais), bref, c'est dans le monde du travail que je reconnais être devenue haineuse vis-à-vis des patrons en général, de celui-là en particulier et du monde de l'entreprise pour couronner le tout. J'essaie de ne pas généraliser (c'est pourquoi je regarde un reportage comme hier sur le stress au travail - et il y a des choses intéressantes AUSSI), mais c'est difficile...

C'était aussi l'époque de la guerre en Irak - la première, puis de la guerre de Yougoslavie. Peu de temps après, par un froid et bleu début de janvier, un avion s'est scratché en Roumanie, bourré d'hommes d'affaires européens (et américains je présume), qui allaient en Yougoslavie pour plancher sur la reconstruction... Je ne vais pas faire un cours sur la guerre de Yougoslavie, mais l'Europe n'est pas restée prudemment à regarder les infos sans se mouiller là-dedans. Peu importe le pays, mais des armes sont venues des pays occidentaux. Et après, il y a eu l'Irak encore, l'Afghanistan première mouture, le Kosovo, les Serbes, bref, des interventions de l'Otan, toujours 'à la recherche d'armes secrètes' introuvables et 'd'armes nucléaires' (qu'on ne va pas chercher là où elles sont, peut-être, et qui de toute façon, sont partout sur la planète, de quoi bombarder et surtout polluer nucléairement jusqu'à la consommation des siècles...)

Bref, mon commentaire, assez mordant il est vrai, avait été ce jour-là: "et après tout, que faisaient-ils là, en route, dans le ciel de Roumanie? Que je sache, ils n'étaient pas chez eux en train de vaquer..." Evidemment, c'est un peu limite-marxiste comme analyse. Mais peu importe; mon fils, qui était jeune à l'époque, m'a regardée, quelque peu scandalisé, et m'a dit, "mais maman, ce sont aussi des maris et des pères..." Et je me suis sentie un peu gênée, parce que même si "marxistement", je n'avais pas tort, lui, humainement parlant, avait très raison...

Ceci dit, qu'on me présente un patron "humain" ou tout simplement compétent, qui gère son personnel de manière à ce que celui-ci puisse travailler et non perdre son temps à lutter contre des décisions insensées et des bananiers entiers sous les pas, et, alors, je croirai dans un modèle de patron disons "intelligent". D'ici là, je continue comme Saint-Thomas. Et je souffre donc de préjugite aiguë contre les patrons... 

Ou tiens, c'est pour ça que nonobstant Amélie Nothomb, son meilleur livre demeure pour moi "Stupeur et tremblements".

Et ce n'est pas mieux dans l'associatif... Car le brave animateur qui venait nous faire l'article contre les préjugés baladait dans ses affaires deux films que je connais comme si je les avais tournés moi-même, "la dame dans le tram" et il a cité "Blue eyed (ou eyes)". Blue eyes - film qui décortique, par une expérience authentique, les mécanismes de la discrimination envers un groupe ,est très intéressant. "La dame dans le tram" est un peu bateau, mais c'est une bonne base pour démarrer dans un groupe qui n'est pas très sensibilisé au multiculturel. Car, bien sûr, l'enjeu est de nous faire admettre le fait multiculturel à Bruxelles (et dans nos sociétés) et d'éradiquer, si c'est possible, les odieuseries : du genre: qu'ils retournent chez eux... Les Noirs sentent mauvais... Ils amènent les cafards dans les appartements (ce n'est pas vrai, je suis bien placée pour savoir comment les cafards élisent solidement domicile dans les étages techniques, les chaufferies et les canalisations des immeubles), etc. etc. Et de réclamer des flics à chaque coin de rue, comme si une patrouille de police sait toujours être là où il se passe quelque chose... Et même si j'ai été témoin d'un braquage récemment et même si j'ai été agressée (vol de portefeuille près de la médiathèque en son temps...), je n'ai jamais donné dans ce que j'appelle le délire sécuritaire des politiques, pur délire  électoraliste d'ailleurs.

Enfin, notre brave animateur a bien fait son boulot, sauf que malheureusement, il touchait une corde sensible, mon passé en association, mon passé au Cinéma des Libertés (devenu - redevenu le "Festival des Libertés") et l'équipe actuelle fait d'ailleurs très bien son boulot, mais fallait-il vraiment jeter la vieille équipe, de la manière dont on l'a jetée ? Ce qui fait qu'arrivée en pleurant, blanche comme un cierge - je n'étais pas au top de ma forme aujourd'hui - j'ai continué de pleurer (il aura dû se demander pourquoi !) chaque fois que je pensais à telle ou telle soirée-débat, (que j'ai ou non modérée: j'avais un poste à responsabilité), à tout ce que j'ai essayé de mener à bien, à telle ou telle prise de bec, sans compter les réunions d'équipe ou coordinateurs et secrétaires en venaient presque aux mains... (Ils ont fini par partir, chacun de leur côté... Et moi, un mois après, je me suis retrouvée à l'hôpital).

J'adorais mon travail - certains aspects de mon travail, je faisais le reste consciencieusement et quand je l'étais moins, consciencieuse, après, je faisais toujours mon auto-critique... N'étais-je pas trop à gauche? Trop féministe? Prenais-je les bonnes drogues? (Ah-ah!Ah! c'est le shit qu'il fallait fumer, et pas prendre des benzodiazépines ou du dafalgan...) Ou pas de la façon dont il fallait l'être ? Avais-je été trop prof ? (Pourtant, je n'ai jamais pensé avoir la science infuse - c'est totalement contraire à ma nature très auto-critique justement!) - Qu'est-ce que je n'ai pas entendu sur les profs !!! Et pourtant, c'est pour eux qu'on travaillait... 

Et puis, dans quelle ambiance avons-nous dû bosser, mon Dieu ! Une ambiance pourrie jusqu'à l'os...

Bref, une grande souffrance.

La Rose me dit que tout ça est fini et que l'avenir est devant moi... Oui, d'accord, mais voilà une malencontreuse après-midi qui m'a rebranchée sur le passé, et pourtant, et pourtant, je finis par une note positive: le divorce entre mon ancien employeur et moi n'a jamais entamé mes convictions, que je vais résumer par "humanistes" pour la facilité ...

Il est possible aussi que je n'aurais pas dû avoir "la foi" justement (non pas en Dieu, mais dans des valeurs... Puisqu'on parlait de valeurs). Si j'avais pris simplement tout ce que je traitais comme un fonds de commerce, avec lequel je gagnais ma vie, j'aurais moins l'impression désagréable d'avoir subi un lavage de cerveau... (C'est-à-dire adhérer aux valeurs du mouvement mais être quand même licenciée parce que quelque part, mais où? On doit s'être forcément plantée...)

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Commentaires
P
Et dire que je n'aurais même pas fait une bonne tricoteuse! (Contrairement à maman...) La tranche de citron ou la mine de sel, tu te rappelles? J'aimais bien l'expression de la mine de sel, parce que ça dit bien ce que ça veut dire ... Figure-toi que ça va mieux, j'ai tellement phosphoré que hier, j'avais une belle migraine et zou, le cerveau retombe, comme un soufflé et je suis revenue à l'état de pois chiche (mais vide, pas plein de farine), ce qui me laisse le temps de me mettre à phosphorer à nouveau (ce qui n'est pas encore fait...)
L
Bel article sur le thé car les patrons ont tous la science infuse; mais la tranche de citron c'est pour 95% des humains (enfin juste le zeste disponible chez Carrefour). Les humanistes humanitaires et arrivistes c'est tout bon aussi. Quelle vision du monde n'est ce pas? Mais au pays des cafards on ne peux que sombrer dans une très, très sombre mélancolie.
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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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