A la maison...
Aujourd'hui plus spécialement, je repense à des événements, à un climat, à des jours, à des gens, à quelque chose de mon enfance.
Je m'attache à l'essence de l'intime et ce que je ressens, c'est une immense chaleur. Je donnerais n'importe quoi pour "isoler" un moment de cette chaleur intense. Parce que je la retrouve, justement. Alors, je ferme les yeux, pour que la sensation vibre, encore et encore, j'écoute la résonance de certaines voix, au dedans de moi, et je "vois", même si c'est à l'aide de photographies ou de couvertures de livres.
Je vois et je m'interroge sur ce mystère des choses indicibles qui passent d'une génération à l'autre, à travers des lumières, des couleurs, des lieux, des personnes préférées, par le biais d'activités simples, d'objets, de saveurs et de parfums.
A ce mystère qui donne envie d'écrire et qui me pousse à écrire.
Et là, je puis l'affirmer, alors même qu'enfant, je n'attendais qu'une chose, c'était de grandir, oui, je peux le répéter, j'ai été heureuse. Malgré les moments de froid, de noir, de peur, de solitude, inhérents à toute existence, ce qui domine, c'est cette chaleur intérieure. Comme un besoin pressant et comblé, de sécurité, et qui ressemble à la douceur de mes coussins quand je bouquine, à la fourrure de mes chats quand ils ronronnent, et au goût de sucre d'une compote de pommes qui achève de caraméliser doucement dans la cuisine...