Quand la douleur physique vous étreint...
Pour y échapper, je vendrais mon âme au diable!
Depuis trois jours, je suis laminée par une rage de dents ou plutôt par un abcès ou une gingivite, bref, ce genre de choses s'attrape toujours un vendredi, quand le médecin ne reçoit plus, mais heureusement, il reçoit lundi matin et j'avais des médicaments de réserve. Cela fait presque plus mal qu'une migraine si c'est possible, il y a tout bonnement des moments où la douleur est insupportable, où ça irradie jusqu'aux tempes, au cou et à l'oreille (gauche, comme d'hab !) En plus, je me retrouve sans somnifère depuis trois nuits aussi et je dors tant bien que mal, en essayant de ne pas m'énerver, de ne pas m'angoisser. Donc de passer des nuits, ffff, comment pourrais-je les qualifier ? Ce sont de toute façon des nuits entrecoupées, où je dors plus ou moins, plutôt moins que plus... Mais je me dis que je peux rester au lit le lendemain.
Hier, j'ai fait un peu de ménage (ordre, écurie des chats, poils de chats, courses, vaisselle, lessive... Beeeuhhh !) C'est dans ces moments-là qu'on se dit que ce serait bien d'être deux, et en même temps, je me dis que logiquement, cela n'enlèverait rien à la douleur, et puis, avoir mal où ça ? Chez moi, je suis chez moi ! Lapalisse n'aurait pas dit mieux! Ailleurs, j'aurais peut-être encore plus mal, ou un peu moins, allez savoir, en tout cas, je devrais en plus gérer l'inquiétude de l'autre (il est vachement plus angoissé que ne l'était mon ex-mari).
Et ce soir, mon fils vient manger! Comment vais-je parler ? (Ca me fait trop mal! Alors, je vais l'écouter lui!)
Cela me rappelle une anecdote curieuse. Il y a deux ans, en hiver, (je venais juste d'accepter une partie de la gestion de Paroles Plurielles!), j'ai été terrassée par une gastro. Au bout de deux semaines de douleurs incompréhensibles et de non-amélioration de la maladie, je suis allée aux urgences à Erasme. Un infirmier-urgentiste est entré pour me mettre la perf (u-s-i-on!), le tableau maculé de taches de sang. Je me tordais de douleur sur ma civière surélevée en plastique noir et la Rose se tordait de rire et de désespoir sur sa chaise, dans un coin (elle ne supporte pas les hopitaux). Elle n'était plus rose du tout, mais blanche comme un radis. Naturellement, le gars ne trouvait pas ma veine, bien enfouie, et j'étais obnubilée par son tablier bicolore, prête à rendre l'âme...
C'est alors qu'il s'est mis à disserter (il était néerlandophone!) sur l'expression "tomber dans les pommes". Il ne comprenait pas d'où ça venait et malheureusement, je n'étais pas en état de lui expliquer l'origine de cette expression, que je connais bien, parce que j'ai fait un an de romane et que j'ai eu un cours (quelle horreur!) de phonétique historique. Ca vient tout simplement de "tomber dans les pâmes", dont il reste une variante, "tomber en pâmoison" - pâme(s) - pommes, la déformation orthographique a suivi la déformation phonétique !
Passionnant non ?
En attendant, j'ai toujours aussi mal, ça brûle d'enfer dans ma bouche...