Je ne sais pas...
Mais j'ai fait de mauvais rêves cette nuit, d'étranges cauchemars peuplés d'êtres à demi-vivants, à demi-morts.
L'un d'eux se manifestait en une femme - sans yeux, ou avec des yeux blancs qui ne me regardaient pas vraiment mais voulaient m'atteindre - vêtue en robe "restauration", le tout dans un très vieil hôtel encombré de meubles, de vieux tapis, très sombre, de bibelots chantournés... Je rêve souvent de cet intérieur, j'en rêve depuis longtemps, même à l'époque de mon mariage.
Mais ce qui était étrange, c'est que quelqu'un me disait de ne pas faire attention, qu'il y avait des fantômes "mauvais", qui littéralement s'accrochaient à moi ou allaient vouloir s'accrocher à moi. Ainsi, si j'avais regardé cette femme dans le blanc des yeux, j'aurais été "perdue". Dans mon sommeil, je l'ai littéralement sentie. J'avais une partie de mon corps qui se sentait assiégée, la partie droite: assiégée, tremblante, haletante, se débattant pour échapper à son emprise. (A raconter à Mme Pft!)
Je me suis réveillée en transpiration.
Je ne sais pas ce que j'ai regardé à la télé hier soir - pas grand-chose, j'avais commencé à regarder "L'empereur du goût", le nouveau grand téléfilm à épisodes de la RTBF, pas de quoi faire des cauchemars! Quand une amie a téléphoné et j'ai quasiment tout raté. J'ai éteint la télé, et je me suis mise au lit après avoir un peu perdu mon temps sur facebook. Et j'ai lu la fin du livre "le diable s'habille en Prada", ce qui n'est vraiment pas une lecture cauchemardesque.
Par contre, la conversation que j'ai eue avec cette copine, qu'au demeurant j'apprécie beaucoup - pour le peu que je la connais -, m'a fait penser à ce passé proche, trop proche encore - je dirais, de fin 2003 à 2006 (et ses suites) - c'est-à-dire à mes deux ou trois "mésaventures sentimentales" (dont l'une ne compte pas, si ce n'est qu'elle a été juste perturbante), couplées à la perte de mon boulot.
Il y a des moments où ça va pourtant très bien: avant-hier, en me mettant au lit avec mes chats et mes livres, je me sentais bien. Hier, j'étais contente. Je voyais la Rose et on s'est mangé un petit croque-monsieur, boulettes-tomates-frites, avec un vin chaud pour moi et deux espressos succulents pour les deux.
On a "partagé" une galette des rois et l'on peut considérer que j'ai eu la fève - mais je n'ai plus dix ans, ce n'est plus une affaire de vie ou de mort que d'avoir la fève ! Et puis, il y avait eu cette marche Adeps merveilleuse que nous avions faite dimanche aussi - à Rebecq - bien que là aussi, je doive éviter un certain nombre de fantômes (vivants, eux). Mais ça va. Si j'évite le grand moulin et Quenast, et "La meilleure", c-à-d la bière de Floreffe et que je me contente de la "Bonne Esp", je me soigne...
Et me soigner, c'est évidemment éviter de penser au passé.
Et c'est aussi s'arrêter à tant de bons moments et il y en a que je ne suis pas arrivée à raconter: noël, nouvel-an, la balade à Rebecq, le flot tumultueux de la Senne, les glaçons qu'elle charrie...
La neige dans le jardin de la Maison d'Erasme...
Le présent en somme.