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28 décembre 2008

Hier

Une petite visite au musée comme je les aime, sous le prétexte qu'il y avait une expo qui ferme bientôt, "Meunier à Séville" (et Lismonde) au musée d'art ancien - au musée d'art moderne, il y a une grande expo Cobra. La Rose et moi avons fait notre petit tour d'abord dans la salle consacrée à Lismonde - essentiellement des fusains et des encres de Chine, et quelques lithographies, d'abord figuratives, puis abstraites...

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(c) Maison Lismonde à Linkebeek - cliché WIKIPEDIA.

Et je baisse ma garde devant les connaissances techniques de la Rose à qui tous ces dessins donnent envie de dessiner... Ma foi, je la comprends.

Puis, "Constantin Meunier en Andalousie", à Séville - qui y fut envoyé pour réaliser la copie d'une oeuvre de grandes dimensions, se trouvant dans la cathédrale. Il devait réaliser "une copie à l'identique de la Descente de croix" de Pedro Campaña, qui fit beaucoup parler d'elle à partir de 1867, lorsque des spécialistes de l'art flamand l'attribuèrent à un artiste "belge", le maniériste Pieter de Kempeneer." (Stéphane DADO).

La copie est dans la première salle. Il fit ce voyage avec son fils.

Pendant son séjour à Séville, il a dessiné tout ce qu'il voyait: dans la cathédrale, dans la rue, la vie religieuse, les processions de la Semaine Sainte, la pauvreté, les petits métiers, les charniers, la tauromachie, ("un oeil noir te regarde...")  les cigarières...  Tout ce qui fait la vie d'une ville espagnole au XIXème siècle. Il en ressort avec une impression mitigée - il reconnaît qu'il a manqué souvent avoir le cafard tant il "ressent" encore la mémoire de l'Inquisition.

Meunier3

Son oeuvre - par exemple pour l'atelier des cigarières ou la représentation d'une danseuse de flamenco - va du plus petit carnet de croquis aux tableaux achevés, en passant par des esquisses à l'huile, des études diverses, des crayons, fusains, craies, etc. C'est cela qui moi, m'intéresse prodigieusement. A l'image d'un Morandi, d'Andrew Wyeth ("La suite Helga") ou de Meunier à Séville, creuser un thème, aller jusqu'au bout de ce thème, en passant par différentes techniques (pour moi, cela se circonscrit surtout entre le pastel et l'acrylique).

Après, nous avons flâné. Dans la salle Rubens - mais je préfère regarder l'Ascension de la Vierge au Martyre de St Liévin - donc, je tourne le dos à cette dernière toile. Dans les salles du XVIIème. Nous nous sommes arrêtées devant un Vertumne et une Pomone et je voudrais bien me rappeler l'essentiel de cette légende - des recherches en perspective (mais aujourd'hui, j'ai été trop fatiguée pour les faire). Et nous terminons par la salle des Breughel et "le dénombrement de Bethléem" - une de mes toiles préférées. La Rose, elle, voulait comparer la chute des anges rebelles à un tableau de Jérôme Bosch qui se trouve au début des salles du Moyen Age.

Je me plaçais alternativement devant la toile de Breughel et devant la fenêtre de la salle, qui donnait sur la rue de la Régence, le Sablon, les arbres, le ciel bleu tirant sur le pâle, et au loin le Palais de Justice. J'essayais de ne pas trop regarder la circulation. L'église du Sablon et les arbres complètement dénudés se trouvaient en contre-jour et masquaient le coucher du soleil.

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C'était le même hiver, le même ciel, le même coucher de soleil que dans le Dénombrement.

C'est cela qui me fascine chez Breughel et que j'ai fait remarquer à la Rose. (J'aurais voulu le crier à tous les touristes qui se trouvaient là, mais! Hélas! Qui songeait à RE-GAR-DER ?) Si on fait abstraction de l'époque, de son temps à lui et de notre temps à nous, nous nous trouvons exactement sous les ciels qu'il a peints. Et il a peint exactement les ciels sous lesquels nous vivons, nous, petites citoyennes obscures du XXIème siècle. Ca donne le vertige! Cela me donne le vertige! Peut-être est-ce qui  fait que j'aime tant l'art! Peut-être - sûrement - est-ce cela qu'on appelle universalité.

Quand nous avons terminé tout cela, fatiguées, mais contentes, nous sommes allées à la cafet' du musée, un autre lieu important pour moi - où je me sens bien, où je me sens moi - jamais déprimée - et nous avons pris notre petit café, avec un demi morceau de tarte aux poires. Quand toutes les amours liées au musée sont mortes o;) il me reste un café délicieux à déguster avec une amie et une pâtisserie... Et quand nous avons eu tout fini, il était dix-sept heures, l'heure de récupérer la voiture et de rentrer à la maison.

Petit voyage dans Bruxelles à la nuit tombée, il y avait beaucoup de monde, - c'est la fin des "Plaisirs d'hiver"- un encombrement dans la rue des Alexiens, l'académie -elle! Toujours elle! Toute noire - ce sont les vacances et les conducteurs qui inventent la priorité de gauche quand n'existe que celle de droite...

Le seul ennui, c'est qu'aujourd'hui, j'étais très fatiguée, et je n'ai vraiment pu me remettre à agir qu'à 16, 17 heures... Mais ça, c'est une autre histoire !

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Commentaires
P
chouette, voici un article comme je les aime, tu nous apprends vraiment à vivre les expos. On sent que tu aimes ce que tu décris et c'est pour ça (le partages des vibrations) que j'aime visiter les musées avec toi
E
Voilà, j'ai rattrapé mon retard. J'ai retrouvé ta finesse lorsque tu parles des oeuvres des autres, ton humour des bons jours, de l'érotisme quand on ne s'y attend pas, mais aussi ta tristesse, ce blog, c'est toi tout comme l'autre. La question est donc de savoir par qui tu veux être lue.
J
;)<br /> J'irai voir. Merci!
F
Universalité, mais aussi éternité. Les mêmes hommes sous les mêmes cieux. Mais nous ne le savons que par les traces qu'ils ont laissées d'eux. Un peu comme Lascaux. L'art qui est comme le fil de la mémoire et qui passe de génération en génération jusqu'à nous. Une sorte de fil d'Ariane, un fil bien fragile.
P
Oui, Janec, si tu vas sur le site "Le bateau libre", un nouveau blog d'un critique français (opposé à Sarko), il y a un excellent article sur le "duende", la note profonde et noire issue du flamenco quand celui-ci atteint à la perfection. C'est quelque chose de cet ordre-là. C'est aussi l'émotion qui nous tient quand on écoute un poème en trois langues .......................
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  • Mes humeurs et humours, mes journées, Bruxelles et le Brabant wallon, mes coups d'espoir, mes hauts cris et les lendemains meilleurs d'une auteure pas tout à fait morte et d'une peintre apprentie... Dont l'apprentissage dure longtemps !
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